Service emblématique du système hospitalier, les urgences sont en plein « remue-méninges ». Les récentes recommandations de l’IGAS préfigurent vraisemblablement des évolutions profondes.
C’est par la régulation de l’accès aux urgences que la puissance publique souhaite démarrer. Ce bon sens constitue néanmoins une réponse très éloignée du droit commun dans notre pays et des habitudes des patients. Cela suppose que les filières spécialisées en amont soient performantes et cela appelle par ailleurs une très grande prudence dans l’attribution des autorisations dérogatoires de régulation préalable par le 15, ou à l’entrée (par une IAO). La mission IGAS entend aussi favoriser l’accès direct aux spécialistes de l’établissement et les circuits courts à l’échelle des GHT notamment dans les champs de la gériatrie, cardiologie et neurologie. Surtout, une préparation des esprits sera nécessaire pour accompagner ce profond changement de paradigme. C’est oublier que pour les établissements de santé privés n’appartenant pas à un GHT, leur place est à définir autour du « travailler ensemble ».
Le « travailler ensemble » s’impose dès lors comme un mot d’ordre. Des équipes inter-hospitalières médicales et paramédicales d’urgence via des filières mutualisées de ressources au niveau territorial pourraient en effet répondre aux variations d’activité. Ainsi, la PDSES associant spécialistes privés et publics est un objectif fort à maintenir pour l’IGAS. Des services d’urgence à faible activité seraient requalifiés « antennes d’urgence ». N’oublions pas que l’esprit collectif ne se décrète pas mais requiert un dialogue entre les secteurs public et privé et demande du temps pour convaincre et lever les freins sociaux qui ne manqueront pas de se poser.
La politique « 0 brancard » est enfin jugée prioritaire. Cela signifie créer des postes de gestionnaires de lits immédiats et d’aval, équipés d’outils numériques et financés par des crédits pérennes.
Sur ces évolutions, les services d’urgence des établissements de santé privés seront au rendez-vous dans les territoires.
Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO