Oncogramme : un test pour personnaliser la chimiothérapie

Le cancer colorectal est l’un des plus fréquents en France : 43 000 personnes sont diagnostiquées chaque année, et dans plus de 80 % des cas, il provient d’une tumeur bénigne qui évolue lentement et finit par devenir cancéreuse. Également identifié comme deuxième cause de décès par cancer dans les pays industrialisés, le taux de mortalité affilié à cette pathologie diminue en moyenne entre 2010 et 2018 d’1,8 % par an chez l’homme et -1,6 % chez la femme.

Afin d’augmenter ce chiffre, de nombreuses recherches anticancéreuses sont effectuées et une méthode de test de réponse tumorale individualisée (ITRT) est maintenant disponible pour individualiser les administrations chimio thérapeutiques des patients : l’oncogramme.

Ce test médical a été mis en place dans le but de prédire en amont l’efficacité d’une chimiothérapie avant de l’administrer au patient.

Cette découverte médicale encore récente représente à elle seule un espoir considérable pour prédire l’efficacité des traitements de chimiothérapie, il est donc essentiel de comprendre son fonctionnement, son coût, et les chiffres qui lui sont associés.

Individualiser la réponse au traitement

Dans le contexte actuel, la prise en charge du cancer se concentre principalement sur des traitements en chimiothérapie ayant pour but d’être validés sur la plus grande quantité de patients, à défaut de pouvoir développer des solutions intermédiaires.

Pourtant, chaque tumeur est unique, tout autant que la réaction du patient.

Dans cette optique, l’oncogramme permet une étude approfondie d’un échantillon de la tumeur et constitue ainsi une aide à la décision pour l’équipe clinique encadrante pour faire un choix quant à l’option de traitement de chimiothérapie la plus adaptée.

Conditions et déroulé de l’examen

Tous les patients atteints d’un cancer colorectal de stade IV n’ayant pas encore subi d’opération sont éligibles pour recevoir un traitement personnalisé.

L’examen se déroule sur plusieurs jours :

  • Le premier jour est dédié à l’extraction de la tumeur cancéreuse.
  • Le deuxième à son analyse par les équipes médicales.
  • Le troisième jour, les résultats sont disponibles concernant la sensibilité de la

tumeur du patient à un traitement chimio thérapeutique.

  • Enfin, le quatrième jour, les conclusions quant au traitement à mettre en place sont communiqués à l’équipe qui encadre le traitement.

Coût financier et validation par le système de santé de l’Oncogramme

L’Oncogramme est en phase de collecte de données médico-économiques, ce qui implique qu’il n’est pas remboursé par la caisse primaire d’assurance maladie. Ce test est à la charge du patient.

Le test suit actuellement le processus classique de mise en place du remboursement du système de soins français.

Une première étude clinique a déjà permis de valider son intérêt médical et son absence de danger pour les malades.

Grâce à ces résultats positifs, l’oncogramme est aujourd’hui un dispositif marqué CE (dépôt à l’ANSM) ce qui autorise sa commercialisation en Europe.

Il est à noter qu’avant d’être subventionné par la caisse de maladie, chaque nouveau test sur le marché doit obtenir des validations pour au minimum les trois étapes suivantes :

  • La validation clinique qui prouve l’intérêt médical et la fiabilité du test
  • Le marquage CE qui atteste que le dispositif est contrôlé et commercialisable
  • Le remboursement, obtenu en associant l’intérêt médical et économique sur le long terme.

L’Oncogramme a validé les deux premières et il n’y a pas encore d’informations disponibles quant au temps à attendre concernant la validation de la dernière étape.

Efficacité et enjeux pour l’avenir

Selon les résultats obtenus par Oncomedic, une société de biotechnologie spécialisée dans la personnalisation des traitements du cancer, dans 84 % des cas de cancer, un traitement efficace est trouvé contre 46 % sans la réalisation du test.

D’après Christophe Lautrette, Président de Oncomedics, ce test “permet pratiquement de doubler les chances du patient de répondre à sa première ligne de traitement d’un cancer colorectal métastatique ».

Sur le plan prévisionnel, le cancer colorectal est toujours un enjeu majeur de santé publique :

Les chiffres obtenus montrent clairement que le nombre de patients avec un cancer colorectal en 2016 est estimé à environ 318 000, dont environ 120 000 sont des cancers actifs.

Les chiffres d’hospitalisation montrent particulièrement que les hospitalisations ont doublé entre 2014 et 2016, tant les hospitalisations complètes que les hospitalisations de jour (essentiellement les séances de chimiothérapie) qui traduisent des évolutions importantes dans la prise en charge de ce cancer.

Des recherches sont également menées pour élargir l’utilisation de l’oncogramme aux cancers du sein, de l’ovaire, de la prostate et du poumon.

Sur le plan national, on estime qu’actuellement le cancer du côlon représente près de 12 % de l’ensemble des décès par cancer, en particulier chez les 65 ans et plus.

Sources

  • National library of medicine-Oncogramme, a new individualized tumor response testing method: application to colon cancer publié le 7 septembre 2010

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2993861/

  • ​​Le cancer colorectal : une forte augmentation des hospitalisations

https://www.cnp-hge.fr/le-cancer-colorectal-une-forte-augmentation-des-hospitalisations/

  • Allodocteurs – Oncogramme : un dispositif innovant pour personnaliser la chimiothérapie

https://amp.allodocteurs.fr/oncogramme-un-dispositif-innovant-pour-personnaliser-la-chimiotherapie-32555.html