En juin dernier, le gouvernement annonçait un plan financé à hauteur de 7 milliards d’euros pour faire de la France en 2030 la première nation européenne innovante et souveraine en santé. Lundi dernier, les délégations de crédits étaient précisées. L’innovation est un des fers de lance de l’hospitalisation privée. Passer à l’action requiert nécessairement des financements aussi pour les établissements de santé.
Nous attendons de longue date un accès simplifié et une reconnaissance de la nomenclature des actes innovants, notamment concernant la biologie médicale et l’anatomopathologie. Enfin, la réforme du référentiel des actes innovants hors nomenclature (RIHN) est intégrée dans ce grand plan. Dès 2022, une croissance de l’enveloppe RIHN et une rénovation profonde du dispositif, en priorité de la liste aujourd’hui bloquée des actes éligibles à un taux de couverture proche de 100 %, sont urgemment attendues, dans un contexte où les référentiels de bonnes pratiques en cancérologie les intègrent d’ores et déjà.
Ensuite, ce plan flèche 170 millions d’euros pour développer l’utilisation des robots chirurgicaux. Cette bonne nouvelle ne sera partagée par nos établissements de santé avec nos partenaires industriels que si le coût très important des consommables est intégré dans les tarifs des GHS.
Enfin, 60 millions d’euros sont prévus pour développer des innovations de rupture des dispositifs médicaux. Les industriels devront démontrer l’utilité de leur prototype aux soignants pour obtenir un financement soumis à un appel d’offres ouvert en juin. Nous serons à l’écoute, si ce n’est, ici aussi, proactifs.
C’est ensemble, créateurs (industriels), utilisateurs (soignants) et bénéficiaires (patients), que nous devons avancer pour réussir ce challenge en 2030. Pour cela, il conviendra d’avoir une approche systémique de la gestion de cette enveloppe relative à l’innovation intégrant toutes les parties prenantes. Nous en sommes convaincus, miser sur l’innovation est une source d’efficience médico-économique de notre système de santé au bénéfice des patients.
Frédérique Gama
Présidente de la FHP-MCO