Sécu : quel retour à l’équilibre ?
Le Haut conseil du financement de la protection sociale avance 20 propositions pour un retour à l’équilibre de la Sécurité sociale à l’horizon 2032. Ces efforts traduisent une « vision de la solidarité générationnelle et intergénérationnelle dans notre société ». Voir la synthèse du rapport.
La situation de l’assurance vieillesse restera dégradée, pronostique le HCFIPS, mais surtout, la branche maladie continuera de connaître des déficits extrêmement élevés : après 30 M€ en 2020 et autant en 2021, 20 Md€ sont attendus en 2022, en retenant des hypothèses plutôt optimistes quant à l’évolution de la situation sanitaire en 2022.
« La Sécurité sociale n’est pas seulement une agrégation de comptes recensant le coût des diverses prestations et les ressources qui y sont consacrées. Ce qu’exprime le financement de la Sécurité sociale, c’est une certaine vision de la solidarité générationnelle et intergénérationnelle dans notre société. C’est une certaine vision de l’accompagnement solidaire pour la plus grande autonomie, la plus grande capacité à vivre sa vie, de chacun des membres de la société », rappelle le HCFIPS dans la conclusion de son rapport.
Des soins palliatifs dans tous les départements
Le 5e plan national 2021-2024 entre en action. Il vise à garantir à tous sur l’ensemble du territoire et au plus proche l’accès aux soins palliatifs et à l’accompagnement de fin de vie. Les pilotes des 3 axes viennent d’être nommés.
Objectif : pourvoir tous les départements français de structures palliatives à l’horizon 2024.
Le plan national est déjà en action : 5 millions d’€ ont été délégués fin 2021 aux établissements de santé pour renforcer les équipes mobiles de soins palliatifs et dans le cadre du Ségur de la santé, 3 millions d’€ dédiés au développement de l’accès à l’expertise palliative seront alloués aux ARS début 2022 pour compléter et pérenniser des dispositifs d’appui territorial de soins palliatifs accessibles aux professionnels de santé exerçant à domicile.
Les pilotes de chacun des 3 axes du plan national 2021-2024 ont été désignés :
- pour l’axe 1 « favoriser l’appropriation des droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie » : Françoise Ellien, directrice de l’association SPES, secrétaire générale de la Société française et francophone de psycho-oncologie (SFFPO), présidente de l’association nationale JADE
- pour l’axe 2 « conforter l’expertise en soins palliatifs en développant la formation et en soutenant la recherche » : Pr Laurent Calvel, professeur associé des universités en médecine palliative / médecin des hôpitaux universitaires de Strasbourg, président du Collège national des enseignants pour la formation universitaire de soins palliatifs
- pour l’axe 3 « définir des parcours de soins gradués et de proximité en développant l’offre de soins palliatifs, en renforçant la coordination avec la médecine de ville et en garantissant l’accès à l’expertise » : Dr Elisabeth Balladur, cheffe du département clinique adulte des équipes d’hospitalisation à domicile de l’AP-HP.
8 Français sur 10 pensent que l’hôpital se dégrade
La santé est le 2e sujet de préoccupation des Français derrière le pouvoir d’achat. 87 % pensent que le Covid a révélé les failles du système de santé. 83 % pensent que l’hôpital tend à se détériorer selon le sondage Contrepoints/BVA.
83 % pensent que l’hôpital tend « à se détériorer : manque de personnels, rémunérations insuffisantes, dégradation des infrastructures qui ne permettent pas de répondre convenablement à la demande des patients.
17 % notent en revanche que l’hôpital public se modernise et s’adapte afin d’être à la pointe de la technologie dès que possible.
87 % constatent que la crise sanitaire a mis en lumière les failles de notre système de santé cumulées ces dernières années. Ils sont toutefois 81 et 80 % à penser que les outils numériques à leur disposition (Doctolib, applis, espace numérique de santé…) et la prise en charge des patients Covid hospitalisés sont efficaces.
Sept sur dix ont d’ailleurs déjà rencontré des difficultés pour prendre un rendez-vous médical avec un spécialiste, un chiffre en hausse depuis l’an dernier.
La majorité des difficultés rencontrées concerne les rendez-vous auprès des médecins spécialistes (52 %), des chirurgiens-dentistes (45 %) et des médecins généralistes (37 %), pointe BVA.
À noter qu’au cours des deux dernières années écoulées, 60 % des Français ont eu besoin de consulter plusieurs professionnels de santé (médecin, infirmier, kiné, pharmacien…) suite à une maladie ou un problème de santé (contre 55 % en février 2021).
Au total, 22 % des Français ont eu du mal à organiser leur parcours de soin (contre 15 % en février 2021).
Pour y remédier, la plupart jugent impératif de lutter contre la pénurie de soignants.
Sondage effectué auprès de 1 000 Français âgés de plus de 18 ans, réalisé par BVA pour Contrepoints de la santé.
La taxe boisson sucrées réévaluée
En France, la taxe boissons sucrées vient depuis plusieurs années réguler le commerce de boissons contenant des sucres ajoutés. Pour 2022, les tarifs ont été réactualisés par Bercy.
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