Vaccination : recommandations de la SFNDT
La Société francophone de néphrologie dialyse et transplantation (SFNDT) recommande fortement de proposer au plus tôt la vaccination aux patients pris en charge en hémodialyse, en dialyse péritonéale, ceux ayant une insuffisance rénale chronique sévère (recommandations), et aux patients transplantés d’organes solides (recommandations).
La létalité de l’infection Covid-19 est de l’ordre de 15 % (1re et 2e vagues confondues) chez les patients dialysés (population d’âge médian 72,3 ans), soit du même ordre que celle observée dans les EHPAD, et près de 6 fois plus élevée que dans la population générale (2,4 %). En ce qui concerne les patients ayant une MRC aux stades 4 et 5, les données de la plate-forme anglaise « OpenSAFELY » indiquent une augmentation de létalité d’un facteur 3,5 quand le DFG est inférieur à 30ml/mn/1.73m2, par rapport à la population générale, et après ajustement sur l’âge et le sexe.
Vaccination : une Task force à l’écoute
La Task force vaccination du ministère de la Santé fait le point avec les ARS sur l’accès aux doses de vaccin et sur l’éventuel refus par prudence de patients insuffisants rénaux de se faire vacciner dans des centres de vaccination. Par ailleurs, elle va préconiser l’utilisation de la 6e dose du vaccin pour privilégier les patients vulnérables ou encore les professionnels de santé non prioritaires.
La Task force rappelle que la responsabilité des professionnels n’est engagée, en cas de complication vaccinale, que s’ils ont commis une faute caractérisée. Ces dommages sont sinon de la responsabilité de l’État et donc indemnisés par l’ONIAM.
Semaine nationale du rein du 6 au 13 mars 2021
France Rein propose une 16e campagne de sensibilisation de ce rendez-vous de santé publique important, un coup de projecteur sur l’insuffisance rénale.
Cette année, exceptionnellement, en raison de la crise sanitaire, la campagne de France Rein ne proposera pas de dépistages gratuits mais incitera le public à engager le dialogue avec un professionnel de santé et demander un dépistage.
Baisse de la mortalité, des patients infectés plus âgés
L’Agence de la biomédecine observe dans son dernier bulletin du 1er février sur la situation de l’épidémie de Covid-19 chez les patients dialysés et greffés rénaux en France que la baisse de la mortalité constatée depuis la 1re vague de l’épidémie pourrait s’expliquer par un dépistage plus systématique des personnes peu ou non symptomatiques et/ou une amélioration de la prise en charge grâce à l’expérience acquise. Les patients dialysés infectés lors de la 2e vague sont plus âgés que lors de la 1re vague.
À fin janvier, l’Agence de la biomédecine recensait dans ses bases de données 7 127 patients infectés par le SARS-Cov-2 : 1 740 patients transplantés rénaux et 5 387 patients dialysés.
La fréquence de l’infection à SRAS-Cov2 se situe donc à environ 4 % des patients transplantés rénaux et 11 % des patients dialysés sur l’ensemble du territoire.
On recense 261 décès en transplantation rénale (15 %) et 843 en dialyse (15,6 %), dont la cause est considérée comme liée au SRAS-Cov2.
L’âge médian des 1 740 patients transplantés infectés est de 59.2 ans (IIQ : 48.5-68.3 ans), 10,3 % ont plus de 75 ans, 33,7 % sont des femmes, 11,1 % ont une néphropathie diabétique. L’ancienneté médiane de la greffe est de 6.2 ans (IQR 2.9-12.1 ans). L’âge médian des 261 patients transplantés décédés était de 68.9 ans (IIQ : 61.9-74.8 ans), 24,1 % avaient plus de 75 ans, 64,4 % étaient des hommes, 18 % avaient une néphropathie diabétique. L’ancienneté médiane de la greffe est de 6.1 ans (IQR 2.9-11.7 ans).
L’âge médian des 5 387 patients dialysés infectés est de 72.8 ans (IIQ 62.2-81.7 ans). Le temps médian passé sous suppléance (dialyse ou greffe) est de 3.6 ans (IIQ 1.8-7.1 ans). L’âge médian des 843 patients dialysés décédés est de 78.9 ans (IIQ 71.1-85.7 ans). Le temps médian passé sous suppléance (dialyse ou greffe) est de 3.9 ans (IIQ 1.9-7.2 ans). Ces patients décédés ont un état clinique plus sévère.
À ce jour, sur 799 patients dialysés, 583 ne présentent pas de séquelles à 6 mois et pour 84 d’entre eux, cette information n’est pas disponible. Les 132 patients restants (17 %) présentent au moins une séquelle : 73 cas de perte musculaire ou perte de poids de plus de 5 %, non récupérée, 37 cas de fatigue extrême, 18 cas avec séquelles respiratoires, 16 cas de douleurs articulaires ou musculaires, 13 cas de troubles sensitifs (troubles de l’équilibre, picotements, sensations de brûlures…), 12 cas d’anxiété, 10 cas de dépression, 8 cas de troubles cognitifs, 6 cas de stress, 7 cas de diarrhée, 4 cas de tachycardie, 3 cas d’anosmie, 2 cas de céphalées, 1 cas de douleurs thoraciques et 10 cas avec d’autres séquelles.
Aux dernières nouvelles disponibles, parmi les 4 684 patients dialysés vivants, 71 % sont guéris, 14 % sont à domicile, 15 % sont hospitalisés.
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