La pollution atmosphérique et sonore, les conséquences du changement climatique, l’exposition à des produits chimiques dangereux sont à l’origine de problèmes de santé en Europe. Selon une récente étude de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), la pollution serait responsable de 13 % des décès en Europe. Retour sur une tendance dramatique, notamment remise en perspective à l’heure de la COVID-19.
Les principaux constats de l’Agence européenne de l’environnement
Dans le cadre de ce rapport, Hans Bruyninckx, directeur exécutif de l’AEE appelle à une approche intégrée en faveur d’une Europe plus durable et inclusive. La situation est en effet alarmante. La pollution atmosphérique demeure la principale menace environnementale sur le continent, avec plus de 400 000 décès prématurés entraînés chaque année. À ne pas négliger, la pollution sonore contribue à 12 000 décès prématurés.
Ensuite, l’impact que représente la pollution et le changement climatique varie en fonction des pays de l’UE. La proportion des décès imputables à ce phénomène est la plus forte en Bosnie-Herzégovine (27 %) contre 9 % en Norvège. Globalement le rapport relève une nette différence entre les pays de l’Europe de l’Est et de l’Ouest.
COVID-19 et pollution : des liens complexes entre l’environnement et notre santé
Situation sanitaire inédite et majeure, la COVID-19 a permis de prendre conscience du lien fort entre l’état de l’environnement et la santé des populations. Cette nouvelle approche est l’un des principaux chantiers de l’UE :
« Au travers de la nouvelle stratégie en faveur de la biodiversité, du plan d’action en faveur de l’économie circulaire et d’autres initiatives à venir, nous sommes en bonne voie pour bâtir une Europe plus résiliente et plus saine pour les citoyens européens et par-delà nos frontières », a déclaré Virginijus Sinkevičius, commissaire à l’environnement, aux océans et à la pêche.
L’intégration de la COVID dans ces considérations environnementales et sanitaires a fait prendre conscience que le mode de production et consommation est préjudiciable au climat et impacte négativement la santé. Ainsi, le rapport entend promouvoir de nouveaux circuits de consommation plus sains et durables. Par exemple, la stratégie ‘De la ferme à la table’ prévoit de s’intégrer au futur plan européen de lutte contre le cancer, pour apporter une réponse plus transverse et globale.
« Une action forte est nécessaire pour protéger les plus vulnérables de notre société, car la pauvreté va souvent de pair avec le fait de vivre dans de mauvaises conditions environnementales et d’être en mauvaise santé. » finit par conclure Hans Bruyninckx.
Les multiples bénéfices d’intégrer plus d’espaces verts et bleus
Selon l’Agence Européenne de l’Environnement, plébisciter les parcs, espaces de loisirs, points d’eau ont un impact bénéfique pour la santé. En effet, ils riment souvent avec lieux d’activité physique, de détente et d’intégration sociale.
Pour l’aspect environnemental, ces zones rafraichissent les villes, contiennent les inondations, pollutions sonores, tout en contribuant à une émergence d’une biodiversité urbaine.
Point positif, l’Agence rapporte que la qualité de l’eau en Europe est excellente » dans plus de 85 % des cas des points de baignade.
De plus, les parcs, jardins et points d’eau s’avèrent particulièrement précieux pour la santé mentale, notamment en cette période de crise sanitaire inédite.
Développer ces espaces, tout en oeuvrant pour la circulation routière réduite, une consommation plus saine, complètent ces bénéfices.
En cette nouvelle décennie, l’heure est à une prise de conscience accrue. Le Pacte Vert pour l’Europe représentant un changement d’orientation essentiel dans l’agenda politique européen.
Sources :
https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/s-attaquer-aux-problemes-de
https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/european-green-deal_en
https://reporterre.net/En-Europe-plus-d-un-deces-sur-huit-serait-lie-a-la-pollution