À tous les étages – qualité, sécurité et financement – la pertinence est actée dans le protocole de pluri-annualité du financement signé par les fédérations hospitalières. La pertinence – et son corollaire, la qualité – est confirmée au titre de chantier national.
« La pertinence est la base de la médecine sobre qui dans une approche humaniste, soigne mieux au meilleur coût » résume l’Académie de médecine. Il y a quelques années, lors de groupes de travail nationaux, la HAS lui reconnaissait quatre principes fondamentaux : la bienfaisance (efficacité et utilité), la non malfaisance (iatrogénie et inutilité), l’autonomie du patient (information et décision partagée) et la justice sociale (soutenabilité et égalité d’accès aux soins). L’OMS précisait en 2010 que 20 à 40 % de toutes les dépenses de santé étaient gaspillées en raison de l’inefficience des systèmes de santé.
Il s’agira donc d’observer ce qui est fait à tort, mais aussi ce qui n’est pas assez fait, d’analyser les actes, leur aval et leur environnement en général, et de s’atteler à la pertinence du parcours ville/hôpital. Les autorités de tutelle souhaitent co-construire ces protocoles de la pertinence des soins avec les fédérations hospitalières et les conseils nationaux professionnels. Concrètement, chaque année des axes et domaines prioritaires d’amélioration de la pertinence du recours à l’hospitalisation ou des prescriptions pourront être ciblés, chiffrés, évalués et financés.
D’ores et déjà, la FHP-MCO sera pro-active sur le partage de bonnes pratiques attendu. Nous veillerons à ce que la pertinence demeure avant tout une méthode d’animation des professionnels aux niveaux national et régional, qui s’appuiera sur les outils existants et prendra soin d’éviter des process complexes, sanctionnants et inéquitables.
Pour approfondir et développer nos réflexions, vous trouverez ci-joint une vision de nos cousins québécois. « Garantir la pertinence et la cohérence des soins et services constitue l’une des grandes voies de transformation. »
De façon concomittante à la réforme complète des autorisations et à celle du financement, établissements et fédérations vont devoir gérer un chantier sur la pertinence. On peut s’interroger sur la pertinence du calendrier et sur la capacité des professionnels de santé à absorber simultanément tous ces changements.
Ségolène Benhamou
Présidente de la FHP-MCO
Extrait du « Rapport d’appréciation thématique de la performance du système de santé et de services sociaux 2016 », Québec
« L’amélioration de la performance des systèmes de santé et de services sociaux, relativement à la qualité des services dispensés et à leur accessibilité, dépend largement d’une utilisation judicieuse des ressources y étant dévolues (OCDE, 2015b). Rehausser l’efficience des dépenses publiques représente l’une des grandes mesures auxquelles ont recours les États pour améliorer la viabilité de leur système (OCDE, 2015a). Alors que l’argent se fait rare devant l’ampleur des besoins, une mise en garde est émise par certains : avant de chercher des cibles de réduction des dépenses sur les soins et les services, il importe que l’obligation première des États soit de repérer les occasions d’améliorer l’efficience de ceux-ci dans le but d’offrir une couverture universelle performante (OMS, 2010). »