Dans le cadre des politiques de santé de l’OMS à échelle européenne, la période 2018-2023 est décisive. Présenté fin 2018, la nouvelle résolution du Plan d’action pour améliorer la préparation et l’action de santé publique aide les États membres à renforcer leur capacité à prendre en charge les cas d’urgence sanitaire. Plus de 150 délégués se sont réunis à Istanbul du 12 au 14 février 2019 pour définir la mise en œuvre de ce Plan et adopter ce nouveau document. Retour sur les pistes d’amélioration des différentes actions de santé publique en Europe.
L’Europe, encore vulnérable aux risques sanitaires
La propagation de virus entraînant une urgence sanitaire peut se faire très rapidement. À l’échelle européenne, cette transmission survient notamment en cas de déplacement de populations fortement soumises à des crises humanitaires et épidémies comme Ebola ou Zika. Ainsi l’OMS met en garde sur le risque systémique que cela peut engendrer en Europe.
En effet le bureau européen de l’OMS enregistre chaque année plus de 20 000 alertes de santé publique. 10 % d’entre elles sont soumises à une évaluation officielle de l’Organisation et environ 50 menaces nécessitent de prendre des mesures concrètes, soit un cas par semaine.
La priorité du renforcement du Règlement Sanitaire international (RSI)
Le RSI, instrument juridique destiné aux 196 États, est entré en vigueur le 15 juin 2007. Sa mission est de « prévenir la propagation internationale des maladies, à s’en protéger, à la maîtriser et à y réagir par une action de santé publique proportionnée et limitée aux risques qu’elle présente pour la santé publique, en évitant de créer des entraves inutiles au trafic et au commerce internationaux », rappelle l’OMS.
En octobre 2018, l’Organisation a planifié un atelier sur le RSI avec la participation de dix pays. L’objet de ce rassemblement consistait à échanger sur les bonnes pratiques en termes de communication et coordination nationale en termes de préparation et d’intervention.
Focus sur la préparation, levier d’action rentable
Les situations d’urgence sanitaire peuvent voir leurs effets réduits en investissant dans la préparation. L’OMS avance qu’un investissement de 5 ans à ce sujet permettrait de sauver 1,5 million de vies et d’engendrer un gain financier de 240 milliards de dollars.
Mais en plus de préserver les populations, ce type d’investissement est à l’origine de conséquentes externalités positives. La préparation permet également de renforcer les systèmes de santé, mieux accompagner les politiques de l’OMS et, par extension, protéger 1 milliard de personnes supplémentaires.
Pour le Dr Nedret Emiroglu, « La Région européenne possède l’expertise et le savoir-faire nécessaires […] Nous devons ensemble affirmer notre engagement politique et financier à développer ces compétences afin que les populations d’Europe et du monde vivent dans des conditions plus sûres » Mais cependant, pour remédier aux carences et dysfonctionnements encore présents, une volonté politique et un engagement financier durable sont d’une importance capitale.
Pour aller plus loin, découvrez les dix menaces mondiales identifiées par l’OMS en 2019