1 patient sur 20 infecté
La prévention des infections associées aux soins échoue à faire passer sous la barre de 5 % le nombre de patients infectés. On compte 470 000 infections par an qui seraient la cause directe de 4 000 décès. La Cour des comptes émet 6 recommandations.
Développée depuis une trentaine d’années la « prévention de ces infections est restée centrée sur les établissements hospitaliers », souligne la Cour des comptes dans son rapport publié le 6 février. Depuis 2015, le nouveau programme national de prévention a pour objectif de prendre en compte l’ensemble du parcours de soins. La Cour met aussi l’accent sur la lutte contre l’antibiorésistance. Elle rappelle la consommation d’antibiotiques en santé humaine excessive, essentiellement en ville, qui situe la France parmi les trois pays les plus consommateurs en Europe.
La Cour appelle par ailleurs à un meilleur dimensionnement des équipes opérationnelles d’hygiène en fonction de l’activité et à un meilleur signalement (seuls 700 établissements sur 2 700 font un signalement dans l’année) qui doit être assorti d’un meilleur suivi.
Dans le cadre de la réforme des vigilances sanitaires, la création d’un centre de prévention des infections associées aux soins dans chaque région en 2017 permettra selon la Cour une meilleure articulation avec les ARS et les autres dimensions de la sécurité du patient. « Leur mise en place est toutefois encore inaboutie » déplore-t-elle. Leur pilotage national par Santé Publique France pourrait être clarifié et renforcé.
Responsabiliser les acteurs du système de santé. La Cour déplore que les règles d’hygiène soient peu enseignées (maximum 8h de formation pour un étudiant en médecine durant les cinq premières années) et encore trop souvent négligées. Le taux de vaccination des professionnels de santé reste trop faible, note-t-elle.
Enfin, la Cour souligne que les indicateurs de qualité relatifs aux infections associées aux soins sont « insuffisamment utilisés par les ARS qui devraient cibler les inspections sur les établissements ayant des résultats très mauvais, de façon récurrente, et le cas échéant, suspendre leur autorisation d’activité ».
Voir les recommandations de la Cour des comptes : Rapport public annuel 2019
Féminisation du corps médical
La part de femmes médecins a gagné 9 points en 11 ans. Elles représentent 47 % des effectifs en activité régulière, 61 % des médecins de moins de 40 ans, 22 % des spécialistes chirurgicaux de moins de 34 ans. Dialogue Santé n°30 de la FHP-MCO enquête.
Sérialisation des médicaments
La note à paraître au JO écarte la menace de pénalités en cas de non-conformité. Obligatoire depuis le 9 février, les établissements de santé disposent toutefois d’une période transitoire pour respecter la procédure européenne.
Rappel de la note FHP. La Commission Européenne maintient la date du 9 février 2019 et il n’y a aucun report officiel mais les acteurs pourront finaliser leur conformité y compris au-delà du 09/02/2019.
La procédure officielle envisagée par les pouvoirs publics est celle du code agrégé mais elle ne sera pas disponible avant 3 à 5 ans. Entre temps, la solution envisagée est celle du code consolidé (fichiers de données transmis par vos fournisseurs).
Nous déplorons cette étape intermédiaire qui n’est pas en phase avec les objectifs d’interopérabilité et de cybersécurité visés par les pouvoirs publics. Nous vous conseillons néanmoins de prendre attache avec votre éditeur pour explorer la faisabilité du code consolidé. Nous interviendrons avec les autres fédérations pour que cette solution transitoire soit proposée dans un cadre clair et normalisé.
Cette période transitoire n’est pas fixée dans la note d’information. L’objectif est qu’elle soit valable jusqu’à la mise à disposition de solutions basées sur un code agrégé, nécessairement interopérables aux niveaux national et européen.
Comment justifier les travaux engagés par votre établissement ?
La note précise que les établissements devront « démontrer la poursuite active de la mise en œuvre des travaux engagés ». Afin de vous y conformer, nous vous préconisons les étapes successives suivantes :
- Vous rendre sur le site de France MVO afin d’y inscrire votre PUI et votre éditeur ;
- Prendre attache avec votre éditeur afin d’explorer la faisabilité des codes consolidés ;
- Prendre attache avec votre éditeur afin de préparer les codes agrégés à la fois au niveau software et hardware (douchettes).
Il est fondamental que vous conserviez les justificatifs de ces différentes étapes afin de pouvoir démontrer votre mobilisation sur ce dossier.
Voir le Dialogue Santé n°28 diffusé en août dernier pour une présentation complète des enjeux.