Il serait vain d’attendre que d’autres que nous-mêmes relèvent les points d’excellence de notre secteur. C’est la raison pour laquelle la FHP-MCO a établi une cartographie(*) de l’activité de réanimation dans nos établissements. Rappelons que ces unités permettent de sécuriser la prise en charge des patients chirurgicaux et médicaux les plus lourds, et qu’à leurs côtés existent des unités de surveillance continue.
Seuls 54 établissements de santé privés sont autorisés à disposer d’un service de réanimation. Notre part de marché est faible, mais notre efficience est démontrée : le secteur privé gère 10,7 % des lits en réanimation et produit 12,3 % des séjours. Cette activité s’est développée en fonction des autorisations octroyées aux cliniques et hôpitaux privés, des besoins des services de chirurgie et de médecine, et des ressources médicales disponibles. Depuis quatre ans, l’activité de réanimation et de surveillance continue progresse de manière globalement identique dans les secteurs public et privé.
Toutefois, l’organisation des filières de soins critiques est bâtie sur un mode asymétrique entre les acteurs, dès lors que le secteur public dispose de la plupart des moyens de régulation des patients critiques, via les SAMU et les autorisations de médecine d’urgence. Et on peut légitimement s’interroger sur l’impact que va avoir la mise en œuvre des GHT sur les filières existantes. Ces évolutions d’organisation territoriale réservées aux établissements de santé publics ne vont-elles pas accélérer le process d’orientation des patients vers les services de soins critiques des GHT ? Il est essentiel de rappeler dans chaque territoire la pertinence et la qualité des services de réanimation des établissements de santé privés, qui contribuent à garantir aux patients l’accès rapide à des soins de qualité sans rupture de prise en charge.
La FHP-MCO surveille très attentivement cette activité hautement symbolique. Outre l’efficience démontrée de nos services, soulignons que, à diagnostic principal identique, la « lourdeur » du patient, mesurée par l’Indice de Gravité Simplifié (IGS), est la même entre les deux secteurs. Quant à la part de marché du secteur privé, elle augmente avec l’âge du patient, qui en moyenne est plus élevé dans nos établissements qu’à l’hôpital public (68 ans / 60 ans). Enfin, trois points saillants sont à souligner : les parts de marché privées des trois CMD cardiovasculaire, gynécologie et urologie sont supérieures à la moyenne nationale.
La place, certes faible mais absolument indispensable, de la réanimation du secteur privé dans l’offre nationale de soins doit être expliquée, défendue et valorisée.
(*) Cartographie FHP MCO de l’activité de réanimation