Vers la fin de la dégressivité tarifaire ?
A l’automne 2013, la FHP et les syndicats de spécialités lançaient déjà une action auprès des parlementaires avec ce visuel décalé demandant la suppression du paragraphe III de l’article 33 du PLFSS 2014. « En 2014, nous soignerons tous les patients* (*Dans la limite des places disponibles) ! » Ce dispositif n’a pas de sens médico-économique, pas de sens sanitaire, pas de sens macro-économique développions-nous au verso.
« J’ai entendu vos inquiétudes et constaté que les rendements de la dégressivité tarifaire sont assez faibles. C’est une mesure que j’abrogerai », a assuré Agnès Buzyn lors de l’Université d’été de la FHP le 19 septembre. La DGOS confirme ces derniers montants à Hospimedia, « précisant qu’au total, 232 établissements ont été retenus pour la récupération des sommes, dont 145 pour le secteur public et 87 pour le secteur privé. Le montant final récupéré s’élève à 9,06 M€, dont 5,96 M€ pour les établissements ex-DG et 3,09 M€ pour ceux ex-OQN. Pour le ministère, les estimations tablaient plutôt sur 12 M€ ». Rappelons que de nombreux outils macro-économiques existent déjà pour contraindre les dérapages des dépenses.
Rapport des comptes : les médecins se rebiffent
« Inepties », « ânerie », « le compte n’y est pas », les principaux syndicats ont retoqué les argumentaires et les recommandations des sages notamment la proposition de subordonner, dans les zones surdotées, le conventionnement de nouveaux spécialistes « à leur installation en secteur I », y voyant un risque d’aggravation de la crise démographique médicale. L’assurance-maladie, de façon peu usuelle, a réagi pour défendre le contrat d’accès aux soins (CAS), qualifié par la rue Cambon de mécanisme de maîtrise « aux effets limités pour un coût considérable ».
Le reste à charge en France demeure le plus faible en Europe
La DREES vient de publier « Les dépenses de santé en 2016 – Résultats des comptes de la santé ». La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) progresse en valeur de 2,3 % en 2016, contre 1,5 % un an plus tôt, pour atteindre 198,5 milliards d’euros. Cela représente plus de 2 970 euros par habitant (8,9 % du PIB). Après un léger ralentissement en 2015, la CSBM croît à nouveau à un rythme proche de celui des années précédentes. Cette croissance est principalement portée par les soins hospitaliers, par les soins de ville – notamment ceux des auxiliaires médicaux et des médecins – et par les autres biens médicaux. Pour la cinquième année consécutive, le reste à charge des ménages en santé diminue : 8,3 % de la CSBM en 2016, contre 9,2 % en 2011. Au sein de l’Union européenne des Quinze, la France est le pays où le reste à charge des ménages est le plus limité. Il est deux fois plus faible en moyenne que dans l’UE-15.