L’Académie de chirurgie organisait jeudi dernier un débat sur les enjeux de la chirurgie au sein des territoires à la suite de l’institutionnalisation des GHT. Un territoire est un écosystème politique, économique, social dans lequel on évolue. Dès lors, comment l’offre de soins préventifs, curatifs de premier et second recours peut-elle s’organiser ?
Les réponses doivent être pragmatiques et donc plurielles en fonction de l’état des lieux et de l’évolution démographique attendue de chaque territoire. Inscrit dans la Loi de santé et dédié au monde hospitalier public, le GHT est un dispositif clé de la territorialisation des soins. Mais il est un outil et non une fin, et donc seulement un des éléments de réponse, qui ne doit pas faire oublier que plus de la moitié de la chirurgie est réalisée en-dehors du GHT. Dès lors, il convient d’être particulièrement vigilant.
Tout d’abord, il ne faut pas confondre l’organisation du territoire de santé et l’organisation du GHT. Si le glissement est aisé pour certains, rappelons que le projet médical du GHT ne prévaut pas sur le projet médical du territoire, mais qu’il en est une des composantes. En conséquence, les autres acteurs hospitaliers ne peuvent en être les variables d’ajustement.
Ensuite, il s’agit de préserver les filières et les conventions existantes dans la mesure où elles sont efficientes. Il faut maintenir les complémentarités – notamment public/privé – que les professionnels ont mis tant de temps à construire : elles sont cohérentes, garantissent qualité et sécurité des soins, et maintiennent le libre choix de l’usager.
Enfin, la FHP-MCO plaide pour une organisation de l’offre basée sur le recours et non sur la classification des acteurs. Elle doit être construite de manière « positive » et non « négative », car il n’y a pas de « petite » ni de « grosse » chirurgie, mais il y a une activité chirurgicale dont certaines prises en charge peuvent nécessiter des plateaux techniques de recours. La gradation des soins telle que proposée pour réorganiser l’offre chirurgicale publique au sein du GHT, ne saurait être étendue à l’ensemble du territoire.
Une organisation territoriale ne se décrète pas, elle se construit en s’appuyant sur l’adhésion des professionnels et des établissements de santé à un projet territorial commun et partagé. La clé de la réussite sera bien d’embarquer tous les acteurs dans la réflexion.