Les négociations conventionnelles se sont achevées la semaine dernière sur un constat d’échec. L’Assurance-maladie et les syndicats de médecins libéraux se retrouveront pour une ultime séance le 27 juillet.
« J’ai fait un rêve. Que M. Revel et Mme Touraine viennent dans nos cabinets une journée », déclare le Dr Ortiz, président de la CSMF. « La CSMF JM préfère renoncer à 8 000 € de rémunération annuelle supplémentaire, unique point que Mme la Ministre de la santé retient des négociations en cours. Le malaise est plus profond, les médecins sont ulcérés et attendent autre chose qu’une simple revalorisation : une reconnaissance de leur compétences et de la qualité de leur exercice. »
Un projet est sur la table : 90 articles et un investissement d’1,1 à 1,25 milliard d’euros, le double de ce que les syndicats avaient obtenu lors de la dernière négociation.
Il faut en retenir : un C à 25 euros en deux temps en 2017, une nouvelle grille tarifaire à quatre niveaux (25, 30, 46 et 60 euros), un forfait structure jusqu’à 4 900 euros, un forfait « patientèle » médecin traitant de 15 000 euros en moyenne, une rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) aménagée avec de nouveaux indicateurs, des revalorisations estimées à une quarantaine de millions d’euros pour les spécialités sur plateaux techniques lourds, le contrat d’accès aux soins (CAS) de modération tarifaire remplacé par deux nouvelles options de pratique tarifaire maîtrisée (OPTAM), une aide de 50 000 euros pour les médecins installés dans un désert, et enfin une protection sociale renforcée.
« Nice, environ 80 patients ont été pris en charge dans les 3 cliniques »
Les Polyclinique Saint-George et Clinique du Parc Impérial à Nice et la Polyclinique Saint-Jean à Cagnes-sur-Mer disposent d’un service d’urgence et ont pris en charge 80 patients à la suite du drame survenu sur la promenade des Anglais. « Il n’y a pas eu de réquisition ou de message des autorités mais les établissements de santé privés se sont d’eux-mêmes mis en plan blanc », précise la délégation générale de la FHP Sud-est.
« Tous les établissements privés MCO de PACA – et plus particulièrement ceux ayant un service des urgences – étaient préparés depuis les précédents attentats et avaient d’ailleurs été mobilisés pour le dispositif sanitaire de l’Euro 2016 (plan blanc mis à jour et renforcé, nombreuses réunions et formations, exercices sur une journée, acquisition d’équipements spécifiques, logiciel ORSAN, etc.). Ces 80 blessés sont arrivés dans ces trois services d’urgence par leurs propres moyens et quelques-uns par transport sanitaire, en deux « temps » : immédiatement après l’attentat, puis pendant la matinée suivante. La prise en charge de ces nombreux blessés et de leur entourage, ainsi que les soins procurés à ces patients -soins médicaux, chirurgicaux mais aussi psychologiques-, ont été exemplaires. »
10 postes en moins pour l’ophtalmologie !
Le nombre d’internes en ophtalmologie a été revu à la baisse avec seulement 149 postes pour la rentrée 2016, soit 10 de moins par rapport à l’année précédente. Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF), tire la sonnette d’alarme. Il rappelle que la spécialité d’ophtalmologie est celle qui connaît les délais les plus importants, avec plus de 100 jours d’attente en moyenne en raison de la pénurie de praticiens. « Comment comprendre cette décision contre-productive pour l’accès aux soins des patients et en totale incohérence avec le travail mené jusqu’à aujourd’hui pour réduire les délais d’attente ? La délégation de tâches auprès des orthoptistes, modèle que nous déployons de manière volontariste sur l’ensemble du territoire pour optimiser les parcours de soins et mieux répondre aux besoins, n’a de sens que si elle est combinée à un renouvellement des effectifs de médecins ophtalmologistes. »
Il manque un tiers des praticiens hospitaliers
Le Centre national de gestion (CNG) dresse dans son dernier rapport d’activité un constat alarmiste de la pénurie malgré une augmentation constante du nombre de postes : plus d’un quart des postes (26,3 %) sont en déshérence. Huit régions sont particulièrement touchées : la Franche-Comté, la Bourgogne, l’Auvergne, la Picardie, le Limousin, la Champagne-Ardenne, le Centre et la Basse-Normandie. À l’exception de la pharmacie, toutes les disciplines sont concernées – dix spécialités dépassent 30 % de postes vacants – et en premier lieu la radiologie, la chirurgie et la psychiatrie (27,1 %).
20 recommandations pour booster la HAD
La mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité sociale (Mecss) formule 20 recommandations à mettre en œuvre rapidement pour donner un coup d’accélérateur à la HAD. Ce rapport, fruit de plusieurs mois d’enquêtes et d’auditions, présenté la semaine dernière, avance une réforme rapide de la tarification, la création de référentiels et la refonte du rôle des professionnels de santé. L’objectif prévu en 2018 de 1,2 % de l’ensemble des hospitalisations complètes en HAD, déjà peu ambitieux au regard des 5 % atteints dans certains pays, risque fort de ne pas être atteint.