A l’heure du déploiement du Service Public Hospitalier et des Groupements Hospitaliers de Territoire, le maintien et le développement de nos services d’urgence sont vitaux. Ils le sont avant tout pour les patients.
Le dernier recueil de données 2014 des Observatoires Régionaux des Urgences publie les premiers indicateurs communs. Sur les 645 établissements de santé qui gèrent les 736 services d’urgence, 120 sont de statut privé. Ainsi, notre secteur réalise plus de 22% des prises en charge en urgence dans les régions, avec plus de 2,2 millions de passages dans l’année.
Le recueil analyse le temps d’attente aux urgences. Il est intéressant de noter que si 71% des patients attendent en moyenne moins de 4 heures pour être pris en charge, ils sont 77% dans les services d’urgence privés (61% dans les CHU). Une donnée qui souligne la performance d’organisation de nos structures.
Concernant l’âge des patients accueillis aux urgences, les plus de 75 ans représentent 12% des patients, dans nos établissements comme dans les CHU. Voilà un chiffre qui fait voler en éclat les préjugés sur la prétendue sélection de nos patients. La prise en charge en pédiatrie continue en revanche à se faire prioritairement dans les établissements publics : les enfants de moins de 15 ans représentent en moyenne 22% des passages et 14% dans les cliniques.
Enfin, le motif de venue aux urgences est médico-chirurgical dans un cas sur deux, dans nos établissements comme en moyenne en France. La spécificité des établissements privés se situe au niveau des diagnostics traumatologiques qui concernent 42% des passages, contre 35% en moyenne.
Non, les services d’urgence privés ne traitent pas uniquement la bobologie. Et oui, il va devenir difficile pour les ARS d’ignorer ou de tordre les chiffres.
Ségolène Benhamou
Présidente du syndicat national FHP-MCO