Ayant pour mission de veiller sur notre bien-être et sur notre santé durant nos loisirs, sur nos lieux de travail et demain dans les hôpitaux, les vêtements intelligents – bardés de capteurs – intègrent des fonctionnalités de connectivité au plus près de l’usager.
En France, dès le printemps 2014
C’est en juin 2014 que devrait être mise sur le marché la première génération de textiles intelligents développée par la société CityzenSciences dans le cadre du projet Smart Sensing. Destinés aux sportifs amateurs et professionnels, ces vêtements incorporeront des microcapteurs pour recueillir des données sur le déplacement, la vitesse, la localisation et le rythme cardiaque. Ces tissus seront composés de trois couches, les capteurs étant intégrés entre deux couches textiles. Ces capteurs ont pour objectif de remplacer des objets connectés comme les ceintures cardiofréquencemètre, les montres GPS, les podomètres ou les bracelets de monitoring.
Dans les hôpitaux, d’ici cinq ans
Surveillance des personnes alitées à domicile ou à l’hôpital, blouses décontaminantes, vêtements antibactériens et autres solutions pour limiter les risques de maladies nosocomiales, pourront faire leur entrée dans le système de soins français dès 2018.
« Des prototypes sont en préparation dans les grands laboratoires, mais ce marché est difficile à atteindre car il existe des freins techniques, financiers et réglementaires », observe à Tourcoing Philippe Guermonprez, responsable du département textiles intelligents à l’IFTH (Institut français du textile et de l’habillement), qui dispose d’une demi-douzaine de plates-formes techniques.
Le smart textile, objet de plusieurs programmes européens :
• Le projet européen Easy-Imp (Développement collaboratif de produits portatifs et intelligents dans le cloud) a été lancé à la mi-septembre au Centre allemand de recherche sur l’intelligence artificielle (DFKI – Rhénanie-Palatinat). Financé sur trois ans à hauteur de 4,4 millions d’euros, ce projet met en place une équipe interdisciplinaire d’experts dans les domaines des capteurs, de la programmation, de la biomécanique, de la rééducation et du sport (notamment l’Université Lumière Lyon 2 pour la partie française).
• Le projet SimpleSkin a été lancé en juillet 2013. Financé par l’Union Européenne à hauteur d’environ 2 millions d’euros à travers le 7e Programme-cadre pour la recherche et le développement (PCRD). SimpleSkin a pour objectif de séparer le textile intelligent, la plate-forme matérielle de traitement de l’information et le logiciel par des interfaces spécifiques. Le programme pourrait déboucher sur la conception d’un tissu spécifique et d’un réseau de capteurs intégrés qui suivraient les signes vitaux de l’utilisateur et les communiqueraient à un smartphone. Les paramètres seraient évalués et visualisés sur une application mobile dédiée.
Les textiles techniques et intelligents sont aussi l’une des priorités de la Nouvelle France Industrielle mise en place par le gouvernement.
Au croisement de la mode, de la santé et de l’innovation technologique, les vêtements intelligents pourront être aussi puissants que certains appareils médicaux.