Vous venez d’être réélu à la Présidence de la région Bretagne. Pour vous, c’est la routine?
En quelque sorte ! Cela fait plus de 12 ans que je suis élu ! Mes collègues considèrent apparemment que je me démène assez pour les défendre. Je pense qu’un éclairage national permet vraiment d’anticiper ses propres orientations stratégiques. J’essaye d’informer les adhérents le mieux possible, et cela fait près de 20 ans que je suis dans le métier, ce qui me donne un certain recul. Quand les textes sortent, nous essayons de fournir aux adhérents bretons des clés pour les décrypter. En d’autres termes, un bon niveau d’information national permet d’anticiper. Par ailleurs, nous avons pu nous positionner comme un véritable interlocuteur auprès des ARS.
Fait assez rare, vous avez choisi de communiquer à l’échelle de la FHP régionale. Qu’est-ce qui vous amené sur ce terrain ? Nous sommes une région très solidaire. Il faut dire qu’au début, de ma présidence, nous avions 50 cliniques privées en Bretagne. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 33. Dans notre CA, toutes les cliniques sont représentées. La solidarité, c’est aussi très concret : cela veut dire qu’au moment des sanctions T2A, nous avons fait front commun avec les 5 ou 6 établissements qui étaient lourdement sanctionnés. Nous nous sommes aussi démenés pour avoir, une harmonisation tarifaire infra-régionale, et nous avons obtenu, lors de la création des ARS, le maintien des CRC (Comité régional des contrats).
Comment vous êtes vous orientés vers la forme d’un clip ?
Il y a avait un message fort que nous souhaitions faire passer, celui de la liberté de choix. En ce moment, l’ARS de Bretagne parle beaucoup de coopérations public/privé, mais elles sont très souvent à l’avantage du public. Il y a une tendance très claire : lorsque l’on a un équipement technique lourd, on nous propose de rapatrier notre activité au sein des hôpitaux publics. C’est très clair : on veut renflouer les hôpitaux publics en spoliant les hôpitaux privés. Ce qui a cristallisé la sortie de ce clip, c’est la construction d’un pôle de cancérologie public, le Institut de cancérologie de Bretagne occidentale, ICBO, inauguré en grande pompe par la ministre en mars dernier, où nous n’avons pas été conviés, alors que nous prenons en charge près de 50% de l’offre de soin en cancérologie. Le privé pourra l’intégrer dans 18 mois, et encore, sur un strapontin ! C’est pour cela que nous souhaitions rappeler à quel point la liberté du choix est essentielle en France. Et dans le clip, c’est les acteurs de terrain qui portent ce message, les équipes, et pas seulement les directions.
Pour voir le clip :
http://www.jeveuxchoisir.fr/