Un homme sur deux est une femme !

L’égalité entre les hommes et les femmes est un facteur clé du développement économique et social de nos sociétés. C’est un des indicateurs proposés par les sept prix Nobel qui ont travaillé à l’élaboration d’un nouveau PIB pour mesurer l’état de richesse d’un pays. Cette question du genre masculin/féminin traverse progressivement les réflexions des décideurs en santé. Là comme ailleurs, ils sont peu féminins alors que les femmes représentent 51% de la population, sont éminemment prescriptrices en santé et composent l’essentiel des troupes de soignants. Le chemin de la parité au sein des directions des établissements privés MCO est encore long car seules 28% de nos directions sont féminines. Toutefois, il a été amorcé il y a déjà quatre ans, avec l’organisation d’une journée annuelle à destination des femmes managers en santé et de leurs collègues masculins – le 8 mars – pour se connaître, et bâtir progressivement une force de réflexion sur leur place et leurs valeurs ajoutées fortes dans le secteur de la santé. Cette année, nous avons souhaité réaliser une cartographie de cette parité dont nous vous dévoilons les premiers résultats dans ce 13h. Au-delà des chiffres, la réflexion sur la parité ne se décrète pas. Comment susciter le débat dans les établissements et faire évoluer les consciences ? Comment favoriser l’émergence de candidates ? Quels sont les freins, les facilitateurs ? Le futur groupe de travail sur la parité au sein de la FHP-MCO aura à cœur de faire vivre cette thématique et s’interrogera également sur la féminisation du corps médical : majorité d’étudiantes sur les bancs des amphis de médecine, quasi parité chez les médecins généralistes, etc. Et si, au lieu d’être une paupérisation du corps médical comme le pointent certains grincheux, cette féminisation était l’occasion de repenser nos pratiques et constituait une source de richesse ? Enfin, rappelons que le gouvernement lance un programme pour faire de l’année 2013, « l’année de l’égalité » et que par ailleurs nos consœurs et confrères directeurs d’hôpital se verront impactés par l’application de la loi pour la haute fonction publique qui vise à instaurer une parité à 40% en 2018. L’hospitalisation privée cultive les valeurs de l’innovation, de la modernité, du respect. Et si elle était pionnière dans le domaine de la parité ? Et bien sûr pour demain, vendredi 8 mars, une excellente journée de la femme à toutes.

Ségolène BENHAMOU
Vice-Présidente du syndicat national FHP-MCO 
La parité, c’est pour quand ?
Un sondage express réalisé ces deux dernières semaines a permis de produire une photographie de cette parité dans notre secteur. Un très grand merci aux 130 directions qui, malgré la publication des tarifs, ont pris le temps nécessaire pour y répondre !
Direction de l’établissement   H : 71,3%   F : 28,7%  (voir carte ci-dessous)
Direction adjointe ou similaire   H : 29,8%   F : 70,2%
Présidence du CA ou similaire    H : 90,8%  F : 9,2% 
Présidence CME   H : 92,5%   F : 7,5% 
Direction des soins   H : 9,2%   F : 90,8% 
Direction financière   H : 38,4%   F : 61,6% 
Direction des ressources humaines   H : 16,4%   F : 83,6% 
Direction de la qualité   H : 20,7%   F : 79,3% 
Présidence du CLIN   H : 78,7%   F : 21,3% 
Présidence du CLUD   H : 74,6%   F : 25,4% 
Présidence du CLAN   H : 56,6%   F : 43,4% 
Présidence de la CRUQ   H : 69,6%   F : 30,4%
Médecins   H : 81,6  F : 18,4 %
Pacte de confiance : des orientations mais peu de concret
Le rapport Couty de 72 pages et 46 propositions sur « le pacte de confiance à l’hôpital», fruit de six mois de concertation, était très attendu. La ministre a mis du baume au cœur au monde hospitalier public « Je veux tourner la page de la loi Hôpital Patients Santé et Territoires – de 2009 – , et en écrire une autre ». A retenir dans les propositions : la T2A n’est pas abandonnée mais sera réformée en introduisant la notion de parcours de soins et de qualité. Quelques expérimentations seront menées dès 2014. Par ailleurs, elle a promis la réinscription du « service public hospitalier » dans la loi, et estimé qu’il ne peut être découpé en missions (accueil des précaires, urgences, formation…), ce qui permettait aux cliniques d’en assurer certaines, mais pas toutes. La ministre ajoute une nouvelle notion : « le service public territorial de santé », auquel hôpitaux publics et privés mais aussi médecins libéraux participeront.Les 13 engagements de la ministre :
n°1 : faire aboutir la réflexion sur le service public territorial de santé pour l’inscrire dans la loi.
n°2 : réaffirmer le service public hospitalier dans la loi.
n°3 : poser les premiers jalons d’une tarification de parcours et au service de la qualité.
n°4 : mettre en place de Schémas Régionaux d’Investissement en Santé (SRIS).
n°5 : lancer les « territoires de soins numériques ».
n°6 : mobiliser toutes les instances pour assurer une gouvernance démocratique et équilibrée.
n°7 : dresser un bilan de l’organisation de nos hôpitaux en pôles.
n°8 : renforcer la place des usagers dans la vie des établissements.
n°9 : répartir les sujets de négociation entre les échelons locaux et nationaux.
n°10 : consolider les missions des commissions paritaires régionales.
n°11 : relancer les contrats locaux d’amélioration des conditions de travail.
n°12 : mettre en place une section médicale au CHSCT.
n°13 : créer un observatoire national du dialogue social.Sondage médecins : plutôt favorable à l’avenant n° 8 et défavorable au P4P
Le Quotidien du Médecin vient de publier les résultats d’un sondage effectué avec l’institut IFOP sur les deux sujets impactant et clivant le corps médical que sont l’avenant n°8 signé fin octobre relatif notamment aux dépassements d’honoraires et la mise en œuvre au 1er janvier 2012 du paiement à la performance (P4P) sur objectifs de santé publique. L’avenant n°8 recueille une majorité (59%) d’avis favorables, résultat à pondérer par le nombre de médecins qui ne sont pas menacés ou concernés à la marge par son application. Les premières sanctions risquent en revanche de rattraper les médecins jusque là peu attentifs car en effet, ils seront seuls à se défendre puisque les syndicats signataires s’opposent aux participations aux comités paritaires tel que prévu dans l’avenant. A terme le paiement à la performance (P4P) concernera l’ensemble du corps médical et recueille dans ce sondage 60% d’opinion défavorable. La posture très sanctionnante adoptée récemment par la CNAM dans la mise en œuvre de l’avenant n°8 accentue très fortement la défiance des médecins à l’égard de tous les outils de surveillance et de pouvoir de la caisse d’assurance maladie comme le P4P. L’opposition moins marquée des jeunes praticiens sur ces deux dossiers souligne également le besoin d’un soutien économique complémentaire au paiement à l’acte, une part fixe stabilisatrice en début de carrière.Qu’est-ce qu’un acte inutile ?
« 30 % des actes médicaux sont inutiles », évalue Claude Rambaud, présidente du CISS. D’après la FHF, 15 % des hospitaliers jugent leurs actes « souvent » injustifiés?; et ils sont 27 % parmi les généralistes libéraux. En cause ?? La demande des patients, pour 85 % des répondants, la peur du risque judiciaire (58 %), mais aussi… l’absence de contrôle (27 %) et les incitations économiques (20 %). De fait, les actes inutiles « constituent une partie de la rémunération », analyse Gérard Vincent, Délégué général de la FHF. Et dans l’hospitalisation privée MCO ?

Gouvernance et management du 21ème siècle au service du développement durable
Le Comité pour le développement durable en santé vous convie le 28 mars prochain à sa 7ème Agora (Paris) qui s’intéressera au lien entre management et réussite d’une démarche de développement durable en établissement hospitalier. Pourquoi certains établissements réussissent-ils à impulser une dynamique porteuse et d’autres non ? De nombreux professionnels s’interrogent : comment déployer notre plan d’actions en interne auprès de centaines ou de milliers de collaborateurs ? Comment les motiver et leur donner envie dans un contexte de stress et de contraintes financières ? Des humanistes visionnaires nous aideront à identifier des éléments de réponse qui impliquent les collaborateurs et l’ensemble des parties prenantes de façon très collaborative. Programme.