Comment l’industrie et les établissements peuvent-ils travailler plus harmonieusement ?
Je pense qu’ils travaillent déjà ensemble. Nous parviendrions à plus d’harmonie, si l’on réfléchissait en fonction des besoins des établissements : besoins en matière de santé, besoins en matière de tarifs, besoins en termes de savoir-faire. Il faut que nous parvenions à mener ensemble une vraie réflexion stratégique : certaines innovations peuvent réellement améliorer l’organisation des soins, je pense par exemple à des appareils pour détecter les germes résistants à l’entrée des établissements, pour réduire les infections nosocomiales, à des aménagements des laboratoires d’analyses pour plus d’efficience… Aujourd’hui, l’environnement de la santé évolue extrêmement vite. Les organismes qui n’évoluent pas au même tempo sont appelés à disparaître, donc nous avons tout intérêt à nous asseoir autour d’une table, et à réfléchir ensemble.
Le privé, justement, est une force de réactivité. Comment mieux coordonner la Recherche et développement entre le SNITEM et les établissements privés?
L’innovation pour les technologies médicales est très souvent issue des idées des utilisateurs. On ne marcherait que sur une jambe si l’on écoutait que le public. Il faut imaginer une collaboration qui intègre tous les acteurs : le privé, les industriels, la recherche académique, le ministère de la Santé, le ministère de la Recherche. On a aujourd’hui construit des filières stratégiques dans le but de développer plus efficacement l’industrie et la santé. Sans le privé, on se priverait d’une source importante pour développer des produits performants. C’est la valeur du ‘et’, la conjonction qui relie le public, le privé, et toutes les parties prenantes de la santé.
La campagne tarifaire prévoit une baisse des tarifs des actes de l’ordre de 0,57%, alors même que l’inflation n’est pas prise en compte depuis 3 ans déjà. Comment voyez vous l’avenir ?
Ce contexte difficile n’impacte pas seulement les cliniques, mais aussi le secteur public et bien évidemment l’industrie. A partir de là, soit on est dans le déni, soit une prise de conscience entraîne la prise en compte de solutions. La première exigence est bien sûr de préserver la qualité de soin pour les patients, et pour ce faire, il faut voir comment nous, industriels, pouvons vous aider avec des apports structurants, innovants, et efficients, pour traverser cette période, qui malheureusement, risque de durer. Les ressources ne vont pas augmenter, contrairement aux besoins en santé. Au delà de la mécanique économique, qui consiste à regrouper les achats, une vraie réflexion stratégique doit être engagée ensemble.