Opération de la myopie, pose d’implants dentaires, chirurgie esthétique pour tous ces traitements de plus en plus couteux et mal pris en charge en France, nombreux sont les Français à se tourner vers l’étranger. Mais cela vaut-il seulement le coût ?
L’économie à tout prix ?
Pour de nombreuses raisons, nos voisins européens envient encore notre système médical mondialement reconnu et viennent bien volontiers dans nos établissements pour bénéficier de notre savoir-faire. Aujourd’hui mondialisation et système en berne obligent, des Français cherchent à l’étranger un certain paradis médical où la recherche de l’économie est la principale motivation.
Seulement le tourisme médical « à l’aveugle », guidé par le seul « bouche-à-oreille » ou parfois des agences peut présenter certains risques.
Pour les patients qui s’engagent dans cette démarche, il est souvent compliqué d’obtenir des informations fiables et objectives sur l’état réel des établissements, de leurs équipements, de leur personnel et du respect des normes de sécurité inhérentes à la pratique de la médecine. Les annuaires d’établissements en Hongrie, en Espagne ou encore en Turquie sont légion. Mais ils ne précisent pas le sérieux du chirurgien ou la compétence du dentiste. Pour obtenir ces informations cruciales, il faut alors se lancer dans une véritable enquête.
Compliqué voire impossible quand tout doit se dérouler loin et en un minimum de temps.
Loin du cliché qui consisterait à dire que nos confrères étrangers seraient forcément moins compétents, force est de constater que les exigences et les attendus dans ces circuits « médicaux » ne correspondent pas nécessairement à notre système de référence.
Et après ?
Se pose ensuite la question fatale mais cruciale : et après ?
Comment gérer les suites de retour en France ? Est-il réellement rentable de « sous-payer » un acte médical dont le suivi ne peut être garanti à distance ? Comment alors gérer et organiser la continuité des soins pour des patients dont la documentation est incomplète ou manquante et, parfois, quand des complications surviennent ?
Si l’Assurance Maladie ne remboursera pas un implant dentaire ou une opération d’augmentation mammaire réalisée en à l’étranger mais elle se verra obligée de prendre en charge le patient qui présenterait des complications suite à une opération réalisée au-delà de nos frontières.
Des chiffres sur les dépenses en soins de suite manquent cruellement. Ils permettraient de faire la lumière sur le véritable coût pour le système social Français de cette course à la médicalisation « low-cost ».
Le prix ne peut pas être le seul critère de choix. Il faut payer le juste prix et bénéficier de soins de meilleure qualité.