Les candidats à l’élection présidentielle ont parfaitement entendu les attentes des citoyens, qui placent la santé dans le peloton de tête de leurs préoccupations. Ils ont simplement décidé que la génération future de citoyens sacrifiée s’arrangera avec la génération future de politiciens! Alors, pour gagner du temps, ils ergotent et amusent la galerie. De leur côté, les sachants de l’économie de la santé se succèdent en tribune : oui, il faut réduire les coûts. Un levier économique majeur était jusqu’alors étonnamment oublié : les achats hospitaliers, qui pèsent pourtant environ 15 milliards d’euros dans notre pays et représentent le deuxième poste de dépenses après la masse salariale pour un établissement. Il est préjudiciable pour tous que le projet PHARE – Performance Hospitalière pour des Achats Responsables, qui devrait dégager sous trois ans dans le secteur public et PSPH un gain de presque un milliard d’euros d’économie (910 millions), n’ait vu le jour que fin 2011 pour un premier bilan présenté la semaine dernière. En effet, cette source d’économie non exploitée pénalise la performance du secteur public et empêche une amélioration accélérée de sa situation économique et financière. Heureusement pour le bénéfice de tous, nous n’avons pas attendu la « lumière » des tutelles pour structurer et optimiser nos achats depuis déjà plusieurs décennies. Notre cap, c’est le bon sens d’une gestion responsable, notre flotte sait naviguer et même sans phare !
Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO
10 jours de moins d’attente dans le privé pour un rdv d’IRM
2 jours de moins d’attente qu’en 2010 (voir rubrique chiffres). De plus en plus d’IRM sont honorées dans les 2 semaines (28 % en 2011 contre 22 % l’année précédente) et de moins en moins dans les 6 à 8 semaines (9 % contre 11 %). Les patients attendent 23 jours en moyenne dans le secteur privé qui répond favorablement à plus de 77% des appels et 33 jours en moyenne dans le public avec beaucoup moins de propositions de rendez-vous (43,3 % des appels).
Forfait de coordination : une avancée qui ne contente personne
La CNAM a le grand mérite de faire bouger les lignes mais la décision actuelle ne contente personne, et pas non plus la FHP-MCO. Le ministre de la Santé propose aux anesthésistes, chirurgiens et obstétriciens de secteur 2 de limiter leurs dépassements d’honoraires à 50 % au-delà du «tarif Sécu» et d’effectuer au moins 30 % d’actes sans dépassement. Les volontaires bénéficieront en contrepartie d’une prise en charge partielle de leurs cotisations sociales. Parallèlement, les complémentaires santé se voient imposer l’obligation de rembourser ces dépassements pour conserver certains avantages fiscaux. Le dispositif au final ne contente totalement ni les médecins, ni les complémentaires, ni les patients. Les praticiens de secteur 1 sont oubliés or l’Assurance-maladie elle-même reconnaît que leurs tarifs gelés ne correspondent plus au coût de revient. La Mutualité française redoute des effets d’aubaine : des dépassements «modérés» seraient tentés d’atteindre les 50 % au-delà du tarif Sécu, et bénéficier en plus de l’allégement des charges. A l’inverse, ce forfait sera très peu attractif pour les très gros dépassements. Aucun changement pour les patients sans couverture complémentaire et pour les autres, « On paye une fois au grattage avec les dépassements, une fois au tirage avec l’augmentation des cotisations des mutuelles » déclare la Présidente du Lien.
Etude Drees/Insee : moins de 20 minutes du domicile
En 2010, 11 millions de personnes, soit 17% de la population, ont été hospitalisés en court séjour en MCO en France. Cela représente 16 millions de séjours, certaines personnes ayant été hospitalisées plusieurs fois dans l’année. « La moitié des patients ont été accueillis à moins de 21 minutes de leur domicile, un quart à moins de 11 minutes et un quart à plus de 37 minutes » précise l’étude.
Des remboursements sur mesure
Le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM) met en avant plusieurs pistes pour assurer la pérennité du système de santé : un déficit récurrent de l’assurance-maladie n’est « pas admissible ». Des « gisements d’efficacité » existent, « nombreux », qu’il convient de mobiliser pour maintenir la solidarité universelle mise en place après la guerre. Le patient signerait « un contrat » l’engageant à respecter des étapes, en échange de quoi une convention de prise en charge pourrait être signée. Il s’agirait de faire du sur mesure et arrêter le prêt à rembourser identique pour tous.
2011, des déficits en baisse
En 2011, le déficit global des ESPIC s’élevait à 504,8 millions d’euros (-0,8% par rapport à 2010) dont 323 provenant de seuls 36 établissements. Le déficit des 32 CHU-CHR français a baissé de près de 5% par rapport à 2010. Une amélioration due à celle du codage et à la hausse du volume d’activité, en particulier de l’activité ambulatoire.
Des économies chez les médecins libéraux
En 2011, les médecins libéraux ont réalisé 612 millions d’euros d’économies, 61 millions d’euros de mieux qu’espéré, obtenus sur plusieurs classes de médicament, les indemnités journalières et les transports. Objectifs non atteints pour les antibiotiques et les antalgiques, la substitution de génériques et les dépenses liées aux ALD. « C’est la première année que nous réalisons la totalité de nos objectifs », souligne Frédéric van Roekeghem, directeur de la CNAMTS.
Les violences hospitalières en hausse
Selon le bilan 2011 de l’Observatoire national des violences en milieu hospitalier (ONVH), 5.760 événements ont été déclarés, soit +13% de plus par rapport à 2010 mais le nombre d’établissements déclarants était lui-même en hausse de 11% (337 établissements de santé au total). Sur ces déclarations, 87% concernent des atteintes aux personnes (insultes/injures, menaces, coups, crimes), soit une hausse de quatre points par rapport à 2010, et 13% des atteintes aux biens (dégradations simples, vols simples, vols par effraction, incendies ou dégradations graves; -4 points).
…et en baisse chez les médecins
-10,6% en 2011, selon les signalements recensés par l’Observatoire de la sécurité des médecins du Cnom.
Insuffisance des lits d’aval
L’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) a demandé l’interdiction des fermetures de lits. L’AMUF condamne l’absence répétée d’anticipation. Durant un pic d’activité liée à l’épidémie de grippe, 142 patients étaient un matin aux urgences en attente d’un lit à Paris et dans la petite couronne.
Le magazine Le Point s’empare de Hospi-diag
Les données remises dans le cadre de Hospi-diag seront intégrées dans le prochain classement des établissements publié par Le Point. Prochaine étape : des indicateurs de résultats et « maybe »M comme le publie le quotidien le « Times », un classement selon le taux de mortalité. A quand un classement des compagnies aériennes en fonction de leur % de crash au-delà de la liste noire ?