Notre secteur effectue une percée remarquée dans le palmarès du Figaro Magazine du week-end dernier. Leur méthodologie est solide, elle s’appuie sur des indicateurs pertinents et des données officielles. Enfin, notre place dans l’échantillon est identique à celle du secteur public. Il faut donc s’en réjouir ! Une raison de plus, s’il en fallait, pour renforcer notre réflexion sur un financement à la qualité. En revanche, il est ô combien agaçant de lire en parallèle la publication simultanée de la DREES sur la situation économique des cliniques. Les experts déclarent une rentabilité pour les établissements MCO en 2010 de : 5,4% pour les cliniques de petite taille, 1% pour celles de moyenne taille et 1,6 % pour celles de grande taille… et de conclure avec le chiffre de 37,9% d’établissements déficitaires (43% selon nos sources, nous sommes donc dans un même ordre de grandeur). Une bonne idée d’avoir mis à l’ordre du jour du prochain CA un débat sur notre appellation de cliniques commerciales à but lucratif ! C’est ainsi que nous sommes récompensés de la qualité et la sécurité des soins que nous produisons ! Alors, que veulent nos gouvernants, à part gagner les prochaines élections ? Nous ne délocaliserons pas en Allemagne notre activité, pas plus que nous ne muterons en ESPIC*. Comme une envie irrépressible d’appeler à la désobéissance…
Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO
* Voir la dépêche du 19 mars appelant à la mobilisation pour la Polyclinique Santa Maria à Nice.
Dépassements d’honoraires : une charte de bonne pratique
Le CLAHP qui réunit les cliniques (FHP), les syndicats de médecins (CSMF, FMF, Le BLOC et SML) et la Conférence des présidents de CME, demande aux candidats de ne pas sombrer dans la « caricature » et dit non à la stigmatisation «injuste et stérile» des dépassements d’honoraires. Pour réagir: une «charte détaillée des bonnes pratiques en matière de compléments d’honoraires» est en préparation pour diffusion auprès des professionnels de santé durant le second semestre 2012.
Lire le communiqué.
Bravo !
Bravo à la Polyclinique Saint-François à Nans-les-Pins, la Clinique Saint-Joseph à Angoulême et la Clinique Saint-George à Nice qui arrivent en tête du palmarès du Figaro Magazine, respectivement dans les catégories de moins de 100 lits, de 100 à 300 lits et de 300 à 600 lits.
E-santé: freins culturels et financiers
Le président de l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (Asip santé) déplorait le nombre de DMP ouverts très inférieur aux attentes. Il a insisté sur la nécessité d’une vision stratégique commune, impulsée au plus haut niveau, y compris sur les moyens financiers à apporter au secteur, et la clarification du concept d’e-santé, notamment au vu de certaines dérives dans le domaine de la télémédecine. Les industriels ont réclamé « les conditions de la création d’un vrai marché » et une « interopérabilité » entre les systèmes. Par ailleurs, les Britanniques ont fait valoir leur programme 3MillionsLives, qui réunit le gouvernement, le National health service (NHS) et les industriels, dans une approche pragmatique et la mise en place d’un paiement à la consommation autour d’infrastructures mutualisées. Outre-Manche, l’e-santé sur 3 térritoires c’est : -45% de la mortalité, -20% d’admissions aux urgences et -14% de journées d’hospitalisation.
La semaine politique
En complément de la plateforme de la FHP-MCO, la FHP interpelle les candidats « pour mieux connaître leur vision de l’avenir du système de santé français et les choix qu’ils proposent« . Au total, 12 questions autour de trois thèmes : organisation des soins, personnels soignants et financement des établissements de santé. Une synthèse est prévue pour le 23 avril 2012. Pour ou contre une « pré-porte » aux urgences ? Nicolas Sarkozy propose la création de maisons médicales aux portes des services d’urgence afin de désengorger les urgences. Neuf libéraux de santé sur dix sont inquiets pour l’organisation des soins et…près d’un sur d’eux (45 %) ne sait pas pour quel candidat il votera (enquête BVA). Une masse critique qu’il reste donc à séduire ! La CSMF publie ses 15 propositions à concrétiser dans les 100 premiers jours pour « conforter la convention médicale« , « donner les moyens indispensables pour répondre au développement de l’ambulatoire et aux transferts hôpital/ville » et « préserver la qualité des soins« . De son côté le Centre national des professionnels de santé (CNPS) publie 39 propositions en 5 axes. Lire le communiqué FHP.
A quand la démonstration en France ?
Le secteur privé en Allemagne prodigueraient « des soins de qualité supérieure » à ceux donnés en hôpital public ou privé non lucratif, alors même qu’il traiterait de cas relativement plus complexes et des patients plus âgés que la moyenne, affirme l’Institut économique de Montréal. La FHF pointe « l’extrême légèreté » des assertions et l’impartialité de l’auteur. Elle rappelle que l’Enquête nationale sur les événements indésirables graves ne constate guère de différence entre les deux secteur en France. Un autre chercheur québéquois affirmait que « public, privé ou mixte, n’influence pas la performance. Toutes les évidences portent à croire que c’est l’organisation des soins qui entraîne l’efficience d’un système. » CQFD
Mobilisez-vous !
La maternité de la Polyclinique Santa Maria est aujourd’hui en danger face à la volonté des tutelles de transformer cet établissement en ESPIC. La remise en cause, sans aucune concertation, de l’organisation et de l’existence même de la Polyclinique est inacceptable. Laisser faire l’administration léserait non seulement la Polyclinique Santa Maria et ses professionnels, mais créerait surtout un redoutable précédent. Pétition à signer : www.soutenons-santamaria.com/
Un drap à prêter ?
« Certaines journées ou nuits, on a été dans l’impossibilité de trouver dans notre unité des draps pour accueillir des patients » déclarait anonymement cette salariée de l’AP HP. Mireille Faugère, directrice, déclarait immédiatement que « l’AP-HP ne faisait pas d’économie sur le linge » et qu’une mission d’audit devait permettre de comprendre pourquoi certains services n’auraient pas disposé d’un nombre suffisant de draps.