Il y a deux semaines, on nous promettait les yeux dans les yeux une campagne tarifaire douce, c’est au final une gifle ! Dans la forme tout d’abord. Comment ne pas laisser éclater notre colère en apprenant l’augmentation ridicule de nos tarifs par des journalistes, qui eux déjà informés, nous appellent pour recueillir nos réactions ? Comment augurer de bonnes relations avec notre tutelle lorsque celle-ci ne daigne pas alerter au préalable ses partenaires professionnels, alors qu’elle a pris soin à maintes reprises de s’y engager ? C’est un signe politique fort : l’Etat reste omnipotent et compte exercer son pouvoir sans limite de façon autiste. C’est surtout anéantir les relations de confiance et de respect mutuel auxquelles nous veillons dans nos échanges quasi quotidiens. Sur le fond ensuite. Qu’est-ce qui est le plus scandaleux : une stagnation de nos tarifs ou une augmentation de 3,42% des MIGAC fléchées à 99% vers le secteur public ? De ces milliards engloutis pour boucher les déficits des hôpitaux, les citoyens n’en n’auront aucun bénéfice. Un dossier 60 millions de consommateurs s’impose aussi sur ce sujet. Le système a perdu la tête en nous coupant la nôtre !
(lire le communiqué de presse du 29 02 2012)
Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO
C’était l’objet d’une enquête express en 2011 de la FHP-MCO à laquelle vous avez été 80 établissements à répondre. Vous êtes 66% à ne pas pratiquer de télémédecine (34%, oui). Ce sont les activités de radiologie et cardiologie interventionelle qui font majoritairement l’objet d’une activité de télémédecine (respectivement 63% et 33%). Lorsqu’une structure de coopération territoriale existe pour organiser l’activité de télémédecine (dans 34% des cas), vous êtes 78% à en faire partie, et dans 57% des cas, satisfaits. Les répondants déclaraient attendre des conseils, pour 64% relatifs à un accompagnement de projets, 36% relatifs au cadre juridique et règlementaire et 24% relatifs au cadre financier. A votre écoute, c’est donc la demi-journée que vous propose la FHP-MCO le 16 mars prochain à Paris (10h-13h).
La PDS : une hydre à multiples têtes
Considérant le pourcentage de volontaires supérieur à 60% dans 71% des départements, le CNOM rassure sur le fait que les médecins continuent à assumer cette responsabilité professionnelle de PDS. Cependant, « l’érosion du volontariat continue, voire s’accélère« , précise-t-il : 28% des conseils départementaux alertent en effet sur le déclin des volontaires. En ce qui concerne les maisons médicales, l’Ordre des médecins recense ainsi dans son enquête 336 sites dédiés à la Permanence des soins, en augmentation de 10%. Reste que « si dans de nombreuses situations, elles sont accolées à des établissements hospitaliers, des conseils départementaux font le constat d’une certaine frilosité des directeurs d’hôpitaux qui craindraient une perte de ressources pour les services d’accueil des urgences » constate l’ordre…alors qu’elles sont censées en soulager la sur-activité, nous dit-on par ailleurs !
La santé notée
Comme les États, la santé est sous surveillance des agences de notation. Selon Standard&Poor’s, plus aucun pays ne sera noté AAA en 2035… en l’absence d’une vigoureuse maîtrise des dépenses de santé. L’agence conseille aux gouvernements de recourir davantage aux financements privés et préconise «la réduction de l’étendue et de la générosité » des assurances maladie. Elle vient de décerner ainsi un B à Marseille-Kliniken, un groupe de cliniques allemand, et un BBB- à plusieurs sociétés britanniques, porteuses de projets hospitaliers dans le cadre de partenariats public/privé. En France, plusieurs CHU se sont groupés pour émettre des obligations, une démarche récompensée d’un AAA par Moody’s. Enfin, l’agence Fitch confie avoir été contactée par plusieurs hôpitaux français soucieux de diversifier leurs sources de financement. Dans le secteur privé, cette démarche se semble pas être d’actualité.
Des députés se mobilisent
Trois députés de l’Indre, dotés de 30.540 cartes-pétitions, viennent de tenir un point presse pour déclarer qu’ils avaient obtenu auprès du ministère de la santé un moratoire jusqu’à la fin de l’année sur la transformation de la chirurgie en hospitalisation complète de l’hôpital du Blanc en chirurgie ambulatoire et de la maternité en centre périnatal de proximité (CPP). Vous aussi, n’hésitez pas à solliciter vos parlementaires !