Une petite partie des praticiens est aujourd’hui sensibilisée à l’éducation thérapeutique du patient. Pourtant, des formations existent et le compagnonnage permet de poursuivre la formation entre collègues et faciliter la mise en pratique.
C’est un sujet d’actualité depuis le décret relatif aux conditions d’autorisation des programmes d’éducation thérapeutique du patient d’août 2010. Ainsi, beaucoup de praticiens pensent faire de l’éducation thérapeutique du patient lorsqu’ils font de l’information. Or ce sont les ARS qui attribuent les certifications aux organismes formateurs et valident les programmes d’éducation thérapeutique.
L’éducation thérapeutique du patient (ETP) consiste à rendre le patient acteur de sa maladie. Il s’agit de lui donner un niveau de compréhension suffisant de sa pathologie pour qu’il puisse la prendre en charge. On part des connaissances du patient pour lui en faire intégrer de nouvelles qui lui permettront d’être autonome et faire en sorte que le soin soit le moins contraignant possible au quotidien.
La diabétologie est pionnière dans ce domaine en formant des patients de façon à ce qu’ils soient autonomes en matière d’alimentation, sur la prise d’insuline…
Baqimehp, l’IPCEM, L’INPES… proposent des formations à l’ETP qui se déroulent sur environ 40 heures. Comme le précise Séverine Frigout, diététicienne formée à l’ETP, « 40 heures permettent d’être sensibilisé. On n’est évidemment pas opérationnel tout de suite. »
Sa formation s’est déroulée sur six jours, dont deux consacrés à la notion même d’ETP. La partie pratique étalée sur quatre jours a consisté à participer à des jeux de rôles pour être mis en situation de séances éducatives individuelles, ou en atelier avec des groupes de patients.
Le socle de connaissance est commun à tous les participants à la formation en ce qui concerne la pédagogie. Puis les connaissances sur chaque pathologie sont propres à chaque spécialité médicale. Cette formation doit être complétée par des congrès, des rencontres avec des praticiens pour les questionner sur ce sujet…
« Il est important que toute l’équipe soit formée à l’ETP pour une meilleure coordination entre les différentes disciplines », note Séverine Frigout. En tant que diététicienne et coordinatrice du programme « Ma vie avec la dialyse » des établissements NephroCare Ile-de-France, elle est entourée d’un infirmier référent psycho-social, de trois infirmiers et deux cadres infirmiers, deux néphrologues, une secrétaire médicale, un patient expert diplômé d’un DU d’ETP représentant le point de vue des usagers, ainsi qu’un patient ressource qui fait office de consultant… tous formés à l’ETP !