Jean-François Rey, président de l’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (Umespe), a vivement réagi à l’annonce du PLFSS 2012, notamment sur la question du secteur optionnel qui a largement été vidé de sa substance. Quelles sont les perspectives pour 2012 ?
- Juillet 2011 : Le secteur optionnel a fait l’objet de négociations avec l’Assurance maladie et les organismes de complémentaires santé et est inscrit dans la convention médicale. Celle-ci prévoit que le secteur optionnel soit ouvert aux praticiens du secteur 2, et aux praticiens du secteur 1 jusqu’alors bloqués en matière d’honoraires. Il était alors question de l’expérimenter sur un périmètre restreint de métiers puis de l’étendre à l’ensemble des médecins libéraux.
- Septembre 2011: Le texte est soumis pour signature au ministère. Mais en raison du plan Fillon 1 qui prévoit une hausse des taxes sur les contrats solidaires et responsables, la Mutualité française fait volte face. Pour des raisons sans lien avec la convention médicale, des acteurs majeurs de la négociation ne soutiennent plus le secteur optionnel.
- Novembre 2011 : Xavier Bertrand annonce que le secteur optionnel ne sera pas une option. Mais lors du vote à l’Assemblée, les députés UMP refusent de l’intégrer tel que prévu au PLFSS 2012. Un aménagement de ce secteur est élaboré, mais cela ne correspond plus du tout à ce qui était promis initialement car il s’agit d’ouvrir le secteur optionnel uniquement aux médecins du secteur 2 ; et le secteur 1 est encore une fois oublié.
Jean-François Rey déplore cet ersatz de secteur optionnel qui pénalise autant les praticiens que les usagers : « Cet aménagement du secteur optionnel ne règle toujours pas le problème du reste à charge, et place les praticiens du secteur 1 dans une situation pénible car les règles du jeu ont changé. Ceux qui se sont installés en secteur 1 y seront toujours bloqués, et ceux qui se sont installés en secteur 2 en prévision de l’apparition du secteur optionnel ne bénéficieront que de l’ersatz du dispositif prévu. Nous portons ce projet depuis 2004 ! Les députés ont bafoué la signature du ministre mais nous n’hésiterons pas soulever les questions qui s’imposent d’ici les élections présidentielles. Présenter un projet signé comme une promesse électorale, c’est vraiment se payer la tête des médecins libéraux ! »
Il ajoute que l’UMESPE n’hésitera pas à lancer des actions tarifaires.