Avis de tempête

Nous venons pourtant de reculer nos montres d’une heure mais le temps s’emballe. Au moment où les députés votent un ONDAM à 2,8% basé sur une croissance à 1,75%, celle-ci recule à 1%. Sans coup férir, c’est d’emblée 1,5 milliard d’euros qui manqueront dans les caisses de la sécu. Les conférenciers de notre Congrès FHP-MCO nous alertaient déjà en prédisant que si la croissance venait à baisser, l’ONDAM emprunterait le même chemin. C’est cette semaine une tendance forte ! G20, sauvetage de l’euro…nos tarifs seront le cadet des soucis de ce pays. Et pourtant, paraphrasant les déclarations de Nicolas Sarkozy sur la Grèce, sauver aujourd’hui notre secteur d’une menace de faillite (43% de nos établissements sont déficitaires) est la seule option possible pour éviter le naufrage de notre secteur sanitaire ! Nous subissons des mesures d’austérité iniques, et nous pourrons chercher longtemps une banque pour effacer nos dettes – non toxiques – ou un politique pour solliciter notre avis via référendum ! Avec 7 milliards d’habitants sur notre planète, certes nous ne manquerons pas de patients demain. Faudra-t-il toutefois que le soignant ne soit pas malade. Mais que doit faire le bon élève que nous sommes pour attirer l’attention du professeur ? Certainement pas le mauvais élève car nous n’en avons pas les moyens ! Nous avons un juge de « paie»… le tribunal de commerce.

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO
http://leblogdupresident.fhpmco.fr/

Un bébé média
A quelques jours près, Giulia aurait pu être le 7 milliardième habitant de cette planète…peut être un peu trop pour la seule clinique de la Muette ! L’occasion de « peopleliser » notre secteur était trop belle pour ne pas donner la parole au directeur de l’établissement qui a souhaité laisser s’écouler un peu de temps après l’évènement avant de s’exprimer dans « 3 questions à ».

Le secteur optionnel imposé suivant une mascarade
Les députés ont voté une mesure permettant au gouvernement de créer par arrêté un secteur optionnel revu à la baisse. Seuls les chirurgiens, gynécologues obstétriciens et anesthésistes-réanimateurs de secteur 2 seront concernés par cet accord. Celui-ci oblige les praticiens à réaliser 30 % de leurs actes aux tarifs opposables et à limiter à 50 % leurs dépassements d’honoraires sur le reste de leur activité. En contrepartie, l’Assurance-maladie prendrait en charge leurs cotisations sociales. La CSMF et le Bloc dénoncent un « simulacre ». La Mutualité française a fait savoir qu’elle ne s’engagera dans un système de prise en charge de dépassements d’honoraires «que s’il répond aux enjeux de l’accès de tous à des soins de qualité ». Les spécialistes de secteur I apprécieront se voir exclus de cet accord… une mascarade !

Déficit : secteurs public et privé sur un pied d’égalité
Le rapport du Ministère de la santé au Parlement sur la T2A indique que 41% des établissements publics sont en déficit (338 en 2009, 434 en 2010) et cite les chiffres de la FHP-MCO de 39% de cliniques en situation de déficit. Pour mémoire, le rapport annuel de l’Observatoire économique et financier des cliniques MCO publié fin octobre affiche 43% des établissements privés MCO en déficit en 2010. (Communiqué de presse FHP-MCO).

Des MIGAC qui obèrent l’enveloppe « tarifs »
En 2011, l’enveloppe MIGAC s’élève à 8 293,64 M€, soit une progression de 3,10% par rapport à 2010. Elle représente 15,39% du total des enveloppes ODMCO et MIGAC allouées aux établissements de santé. En 2010, notre secteur a perçu 82 M€ au titre des MIGAC soit une diminution des crédits d’environ 20% par rapport à 2009, liée notamment à l’importance de la part des AC. En d’autres termes, notre secteur a perçu 1,1% de l’enveloppe MIGAC (contre 1,3% en 2009). (Dépêche FHP-MCO du 02 novembre 2011)

Novembre, c’est la rentrée pour les internes dans le privé !
Entre 30 et 40 internes seront accueillis à partir de ce mois-ci dans nos cliniques. Quelques plâtres seront sans doute à essuyer pour cette première édition. 400 équipes médicales toutes spécialités confondues (MCO, SSR, psy) avaient candidaté. Premier reporting de nos heureux élus dans quelques mois.

L’application de la T2A reportée pour les petits hôpitaux
Les petits hôpitaux connaissent un répit de 15 mois supplémentaires avant la mise en application de la T2A pourtant initialement prévue dans tous les établissements de santé d’ici 2012. La vraie raison du report ne résiderait-elle pas dans le fait que ces hôpitaux ne sont plus véritablement des structures MCO …. mais des structures de long séjour ?

La reprise en main de la communication
La communication des informations relatives à la qualité de l’offre hospitalière est aujourd’hui entre les mains d’organismes privés, souvent via internet, ou de médias via les classements. Les députés ont voté un article confiant cette mission à la HAS : «coordonner l’élaboration et assurer la diffusion d’une information adaptée sur la qualité des prises en charge dans les établissements de santé à destination des usagers et de leurs représentants ». Espérons donc à l’avenir voir présenter de façon impartiale la qualité de nos cliniques selon une méthodologie sérieuse et à partir d’informations vérifiées.

Le bisphénol A dans les conteneurs alimentaires
Le BPA sera interdit en 2013, tout d’abord, dans les conteneurs alimentaires destinés aux enfants de – de 3 ans, puis à l’horizon 2014, dans tous les conteneurs alimentaires. C’est un pas supplémentaire vers une interdiction totale du bisphénol A au profit des produits de substitution. « Le nouveau rapport de l’Anses a modifié la donne en démontrant des risques avérés chez l’animal et suspectés chez l’homme, même à faible dose » déclarait Xavier Bertrand.