(communiqué de presse)
La FHP-MCO, fédération des cliniques et hôpitaux privés spécialisés en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO), fait part de son étonnement après les propos de la ministre du Budget, des Comptes publics et de la réforme de l’État, Mme Valérie Pécresse, qui a indiqué que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2012 donnait les moyens à l’Etat de « maintenir l’exception française en matière sanitaire ».
« Après l’exception culturelle, voici maintenant l’exception sanitaire française : un système de soins malade… de la dette », déclare Lamine Gharbi, président de la FHP-MCO qui regroupe quelque 600 cliniques et hôpitaux privés.
« Même si le système de soins français est certainement l’un des meilleurs du monde, il faudrait avoir le courage de dire à nos concitoyens qu’il est financé chaque année par toujours plus de dette publique. Il suffit de rappeler quelques chiffres et vérités : 24 années de déficit ininterrompues pour l’assurance-maladie qui a accumulé 130 milliards d’euros de déficit cumulé depuis 1988, et pour l’année prochaine, on nous promet encore pour celle-ci un déficit de 6 milliards d’euros ! Sans parler de la dette des hôpitaux publics qui s’élève à 24 milliards d’euros. Qui va payer pour cette accumulation irresponsable de déficits colossaux ? L’Etat, bien sûr. Mais l’Etat, ce sont les contribuables, ce sont nos enfants », poursuit le président de la FHP-MCO.
Le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, l’a rappelé avec force il y a quelques jours : notre système de protection sociale est « drogué » à la dette.
« Dans le contexte actuel de contraintes des ressources, l’Etat devrait, au lieu de mesures homéopathiques ici et là, prendre les décisions courageuses qui s’imposent : mettre en place un plan hôpital qui vise à une plus grande efficience du secteur hospitalier public – alors que ce dernier a encore recruté 15.000 nouveaux fonctionnaires (+1 ,4%) en 2009 ([1]) – et surtout poursuivre la convergence des tarifs publics/privés qui permettrait à la Sécurité sociale – et donc à la collectivité – d’économiser 10 à 12 milliards d’euros chaque année».
« Alors que l’assurance-maladie accumule dans l’ivresse générale des déficits colossaux, la gabegie, la désorganisation, les gaspillages et une gestion délétère continuent de miner l’hôpital public, plongé dans une culture du déficit. Pendant ce temps, le secteur privé qui a su se restructurer pour rester efficient voit plus d’un tiers de ses établissements aujourd’hui en déficit et donc menacés de faillite », s’alarme Lamine Gharbi.
« Nous en appelons à la responsabilité des parlementaires qui votent le budget pour qu’ils prennent les mesures responsables qui s’imposent en ces temps de crise ».
[1] Derniers chiffres disponibles, Rapport annuel de la Fonction publique (Les Echos, 6 oct. 2011).