Le PLFSS n’est pas notre business plan !

Par-delà nos différences – activité M, C ou O, taille, territoire, type d’actionnariat – la crise économique inédite rassemble et fédère aujourd’hui toutes les composantes de notre secteur privé. Nous avons l’obligation de prendre l’initiative de notre avenir ; l’hospitalisation privée doit repenser ses fondements économiques et politiques. On est toujours plus intelligents à plusieurs : groupes et indépendants sont dans le même bateau et ensemble se doivent de réinventer notre système. Nous sommes économiquement négligés mais idéologiquement d’une grande valeur pour dresser une partie de l’opinion publique contre l’autre, ainsi que le démontrait le débat des primaires socialistes d’hier soir. Les chiens aboient, la caravane passe ; laissons la campagne électorale produire ses dogmes au kilomètre et bâtissons le business plan de notre propre secteur.

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO
http://leblogdupresident.fhpmco.fr/


La convergence tarifaire : un sujet qui réussit à fâcher tout le monde
Pas assez pour la FHP-MCO et trop pour la FHF qui demande «l’arrêt immédiat de la convergence des tarifs avec les cliniques privées». Elle n’acceptera pas en effet de prendre le risque que le PLFSS prévoit : un nouveau gel des crédits des hôpitaux publics (442 millions d’euros devraient être mis en réserve en 2012), et ceci «sans qu’aucun effort ne soit demandé aux cliniques commerciales».

Plus de peur que de mal
Les dépenses de soins hospitaliers remboursées par la sécurité sociale sont plus élevées qu’attendu. Le comité d’alerte, chargé de surveiller l’exécution du budget, constate une activité «sensiblement plus forte que prévu» dans les établissements de santé, ce qui «pourrait se traduire par un dépassement de l’ordre de 300 millions d’euros des dépenses» en 2011. Ce dérapage devrait être compensé par les crédits mis en réserve en début d’année, «pour un montant total de 530 millions d’euros». Autrement dit, le budget devrait être respecté, malgré ce dérapage…incontrôlé.

Dépassements d’honoraires
Finalement, un nouveau calendrier de négociation a été retenu avec une première réunion entre l’Assurance maladie et les mutuelles avant-hier. L’idée est de boucler la question d’ici à trois semaines. Difficile en effet pour le Président de la République de prendre le risque de ne pas régler un problème qui représente une préoccupation croissante des Français. Les mutuelles auront toutefois intérêt à réserver leur réponse et chercher à peser dans la campagne. Pour mémoire, c’est à l’approche de la présidentielle de 1981 que la droite avait créé le secteur 2, permettant à la rémunération des spécialistes de progresser sans peser sur les comptes de la sécurité sociale.

Report des soins
Près d’un tiers (29%) des Français déclarent avoir reporté ou renoncé à des soins médicaux en raison de difficultés financières au cours de l’année écoulée, contre 23% en 2010 et 11% en 2009, selon un baromètre CSA-Europ Assistance diffusé vendredi. A titre de comparaison, 36% des Polonais et 25% des Américains déclarent avoir reporté ou renoncé à des soins. Par ailleurs, 49% des Français estiment que le système de santé actuel garantit l’égalité d’accès aux soins médicaux pour tous (+1 point par rapport à 2010). La première inquiétude des Français est, «comme chaque année depuis 2006», la pénurie de médecins généralistes, 58% d’entre eux estimant qu’il s’agit d’une menace très importante.

Le privé plus généreux en césariennes
Une étude de l’Assurance maladie publiée le 29 septembre précise qu’en France, le taux global de césariennes est relativement moins élevé que dans la majorité des pays européens. En matière de césarienne programmée, les données révèlent cependant des résultats très disparates : d’un département à l’autre par rapport à la moyenne nationale, une fréquence plus importante dans les cliniques privées : un taux de césariennes programmées de 9,4% contre 6,6% dans les hôpitaux publics, un taux plus élevé dans les maternités de petite taille, et paradoxalement plus élevé dans les maternités de niveau 1 que dans celles de niveaux 2 et 3.
En savoir plus : www.ameli.fr

Bravo aux cliniques du Pays-de-la-Loire
Non, l’hospitalisation privée ne draine pas qu’une patientèle aisée. C’est, en substance, le message que font circuler les cliniques de la région Pays-de-la-Loire, en s’appuyant sur une statistique : en 2009, «entre 4 % et 6 % des patients venus dans un établissement membre de la FHP Pays-de-la-Loire ont fait valoir leur droit à la prévention et au soin en tant que bénéficiaires de la CMU».

Que sais-je ?
Réédition du «Que sais-je ?» sur l’hôpital par Jean Kervasdoué ; le «Que sais-je ?» sur les cliniques reste à écrire. Des volontaires ?

Une «première» en France : un hôpital bardé de cuivre pour lutter contre les infections nosocomiales

Le CH de Rambouillet, dans les Yvelines, est le premier hôpital français à recourir au cuivre pour lutter contre les maladies nosocomiales. Au mois d’août, il a équipé ses services de réanimation et de pédiatrie avec des éléments en cuivre et alliages de cuivre antibactériens. Des poignées de porte, mains courantes, robinets, barres de lits, plaques de propreté et plateaux roulants ont été installés dans les chambres des patients et les espaces communs. Les qualités antibactériennes du cuivre étaient connues depuis longtemps, mais peu d’hôpitaux avaient tenté l’expérience. En Europe, la clinique Wandsbek, à Hambourg, est l’un de ces précurseurs : elle a testé le cuivre dans son service gériatrie avec comme résultat une quantité deux fois moindre de germes sur les poignées en cuivre que sur celles en acier. En 2008, le cuivre a été homologué comme agent antibactérien par l’Agence américaine de Protection de l’Environnement (EPA).