Votre clinique est située dans une périmètre de 20 kilomètres du site nucléaire de Marcoule, lieu de l’accident le 12 septembre dernier. En qualité que directeur d’établissement, comment avez-vous vous appris la nouvelle ?
La nouvelle s’est propagée par “radio-couloir” dans la clinique et notre première réaction, personnels et patients confondus a été de s’informer via la télévision et la radio. J’ajoute pour l’anecdote que les demandes de forfaits télévision ont monté en flèche ce jour-là. J’étais inquiet pour les patients et le personnel. Aucune information officielle ne nous est parvenue de la part de la préfecture, ni de l’ARS, mais c’est peut-être lié au fait qu’il s’est vite avéré qu’il n’y avait pas de danger réel pour la population.
Votre établissement est-il soumis à des réglementations particulières ?
Nous sommes soumis au plan blanc qui est en fait le même pour tous les établissements hospitaliers en France. Certains plans blancs ont une annexe NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) mais ce n’est pas le cas chez nous. La question majeure pour moi n’est pas seulement de savoir si c’est suffisant, mais surtout de savoir si, en cas de problème grave, nous serions préparés. J’ai exercé en Bourgogne dans un établissement où chaque année nous étions tenus de mettre en place un plan blanc, à blanc, pour entraîner les équipes. Nous ne sommes pas soumis aux mêmes exigences en PACA.
Quelles devraient être les mesures prévues par la préfecture et l’ARS ?
La coordination et l’accompagnement sont deux éléments décisifs en cas d’accident. Je pense qu’un plan de communication simple qui décrirait un schéma de marche à suivre à l’échelle du département et des départements voisins, sans prendre en compte le découpage administratif, serait déjà un bon début. Il serait aussi intéressant de savoir comment les tutelles envisagent chaque établissement dans le cordon sanitaire local, cela permettrait de pouvoir mieux se situer. D’autre part, outre les stocks de masques, d’iode, de surblouses et surchaussures que tous les établissements ont, il est important qu’un dispositif d’accès rapide à des stocks supplémentaires soit prévu, sans que, comme cela a été le cas lors de la dernière pandémie grippale, nous soyons tenus d’avoir un stock de produits disproportionné aux besoins. Notre démarche en tant qu’établissement est avant tout citoyenne, mais si l’on veut être professionnel il faut nous en donner les moyens. Dans tous les cas de figure, il est impératif que les établissements soient dotés d’outils pour réagir.