Le docteur Dominique POELS est Directeur de la Clinique de l’Europe à Rouen (76). Il est également membre du Bureau FHP-MCO et pilote de la commission Télémédecine de la FHP-MCO.
Vous faites partie de ceux qui ont souhaité que le syndicat dispose d’un journal en direction des praticiens, pourquoi ?
La raison principale est que les établissements privés et les médecins doivent travailler main dans la main et qu’une coopération réussie passe avant tout par une compréhension mutuelle et une politique d’information active. Ce journal en direction des médecins aura une fonction “didactique” et traitera tous les deux mois de dossiers qui touchent et les établissements et les médecins, qui, dans les faits sont davantage informés par la presse grand public que par les journaux spécialisés. Il doit être à la fois informatif, mettre en avant l’excellence de notre secteur et surtout donner envie aux jeunes diplômés de travailler dans le privé.
Nos établissements connaissent des problèmes rencontrés par les médecins. L’inverse semble moins vrai. Selon vous pourquoi ?
Il a 20 ans, 95% des cliniques appartenaient à des médecins, gérants de leur outil de travail. Aujourd’hui ces médecins ne connaissent plus vraiment les problèmes que rencontre l’hospitalisation privée, les tenants et les aboutissants, ce qui est compréhensible au vu des restructurations qu’a connues notre secteur avec l’arrivée des groupes. Les médecins ne sont pas des experts de la législation et des textes de loi et sont d’ailleurs peu syndicalisés. Beaucoup ignorent par exemple que les praticiens exerçant dans le privé peuvent être salariés et que ceux qui travaillent dans le secteur public ont besoin de l’accord de leur administration pour exercer en libéral. Que connaissent-ils de la T2A, des nouvelles législations autour des autorisations ? Comme les réformes se font sans eux, un tel état de fait est tout à fait compréhensible.
Des aspirations croissantes pèsent sur les épaules des présidences de CME. Comment optimiser la place des médecins au sein des différentes commissions et faire ne sorte qu’elles soient ou restent des espaces dynamiques où praticiens et établissements se rejoignent ?
Il est vrai que les instances, comme la CME, qui requièrent la participation active des médecins marchent plus ou moins bien dans le privé. Ce sont des activités non rémunérées, contrairement au secteur public, qui prennent beaucoup de temps pour les médecins et leurs équipes. Le taux d’implication d’un médecin est très lié à la personne qui s’en occupe et à ses intérêts personnels. Ce n’est pas un métier en soi mais plutôt un don de soi. Dans un contexte de démographie médicale tendu, il est important de motiver nos médecins à investir du temps et de l’énergie dans les instances et commissions d’établissements à travers une politique de communication dynamique et incitative.