Virginie COLL, Directrice de la Polyclinique Santa Maria à Nice (06)
Récemment quelle est votre plus belle réussite?
Quel est votre échec le plus cuisant?
Nous avons fait une demande d’autorisation auprès de notre tutelle pour l’installation de 6 berceaux de néonatologie en vue de la création d’une première unité kangourou dans notre région. Favoriser le lien parents-enfants dès la naissance fait partie des orientations du plan périnatalité du SROS. Nous avons malgré tout essuyé un refus de l’agence sans aucun motif valable. Nous sommes sans doute trop médiatisés et cela ne plaît pas. Nous venons de redéposer un dossier en janvier et ne désespérons pas d’obtenir gain de cause.
Quelle est la question d’actualité qui vous interpelle ?
Pour rester dans mon cœur de métier, la naissance et plus largement la santé de la femme, je pense que la mise en place des Maisons de Naissance signifie un vrai retour en arrière pour les femmes qui, à mon sens, sont en quelque sorte manipulées. On leur fait croire qu’un accouchement naturel ne peut se faire qu’en dehors des maternités alors qu’il est tout à fait possible d’y accoucher avec des méthodes moins médicalisées, en toute sécurité. Dans notre clinique, l’ensemble de notre personnel a été formé selon la méthode du dr. de Gasquet, méthode qui permet une participation active du futur papa tout au long de la grossesse et lors de la naissance, qui amène la maman à conduire son accouchement selon les positions qui lui conviennent. Nous accordons une importance toute particulière aux projets de naissance et à la communication avec les futurs parents et les papas peuvent même accompagner la maman au bloc opératoire lors de césariennes. Nous sommes contre la sur-médicalisation mais aussi fermement opposés à la sous-médicalisation parce que c’est tout simplement dangereux !