olivier rit, Directeur de l’Hôpital Privé Clairval à Marseille (13), groupe Générale de Santé, membre du CA de la FHP-MCO
Quel échec avez-vous vécus ?
En 1999, la clinique que je dirigeais a subi de plein fouet un mouvement de grève des sages-femmes massivement suivi chez nous. Notre maternité a dû être évacuée dans sa totalité et j’ai été dans l’impossibilité de pouvoir réquisitionner. Cela a été pour moi une réelle épreuve, mêlée à un sentiment de frustration très fort. La situation était tendue. A une moindre échelle, nous avons à gérer au quotidien des conflits personnels entre les praticiens et l’on a parfois du mal à faire valoir le principe d’efficacité et le bon sens…mais cela fait partie du métier.
Quelles réflexions vous inspire l’actualité ?
Je suis agacé par la confusion qui est faite parfois entre les besoins de santé publique et les intérêts de l’hôpital public. Nous nous sommes longtemps accommodés de cette confusion car nous avions tous suffisamment d’opportunités pour nous développer. La logique voudrait qu’il y ait un état des lieux objectif avant l’octroi d’autorisations et de financements, mais, dans la pratique- et le nouveau dynamisme de l’hôpital ne fait que renforcer cette tendance -, l’hôpital passe avant les cliniques. Sur Marseille, l’AP-HM tente d’occuper le terrain de façon exclusive sans tenir compte de l’apport réel des autres établissements. Nous attendons donc avec vigilance les planifications à paraître cette année, comme le nouveau schéma régional de Permanence Des Soins Hospitalière ou le volet cardiologie du SROS. Je pense que le secteur privé doit continuer à rester dynamique et créatif en prenant en compte les besoins de santé de la population, dans la prévention par exemple, qui reste le parent pauvre de la santé en France.