Près de 2.500 personnes vivant dans les Antilles françaises dépasseraient la valeur toxicologique de référence (VTR) d’exposition au chlordécone,un insecticide puissant utilisé aux Antilles de 1973 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Considéré comme un perturbateur endocrinien, classé cancérogène possible pour l’homme, ce pesticide a fait l’objet en 2007 d’une vive polémique quant à de potentiels effets sanitaires graves dans ces territoires d’outre-mer. Un risque accru d’environ 70% de cancer de la prostate en cas d’exposition la plus forte au chlordécone est annoncé. Le pourcentage de surexposition au chlordécone (au-dessus de la VTR) atteint un maximum chez les enfants martiniquais de 3-5 ans vivant dans les zones contaminées (18,5%). Ce taux tombe à 8,6% chez les 6-10 ans, 1,3% chez les 11-15 ans et 0,2% chez les adultes. L’examen des différentes études suggère une baisse de l’exposition au fil du temps, aussi bien en termes d’exposition que d’imprégnation (taux sanguins), une tendance qui « reste à confirmer » selon les auteurs de la publication du BEH.