François Gouffrant, Directeur de la Clinique Delay à Bayonne (64)
Quelles sont vos plus belles expériences ?
Je parlerais plutôt de moments forts comme l’ouverture de notre extension en 2008, une certification qui s’est bien passée, le centenaire de la clinique l’an prochain, ou encore l’obtention de notre certification ISO 14001 il y a 4 ans et qui vient d’ailleurs d’être renouvelée sans réserves. C’est une démarche qui implique un peu de moyens mais surtout beaucoup de bonne volonté car elle n’est pas obligatoire. Je ne suis, à la base, pas du tout « écolo », ce qui prouve que cette démarche environnementale n’est rien d’autre qu’une démarche de bon sens, somme toute assez naturelle. Un exemple, en triant mieux nos DASRI, nous avons pu financer nos 16 autres filières de tri sélectif, ce qui représente donc une action à coût zéro. Nous sommes passés au bio-nettoyage avec des vaporettos géants et avons ainsi réduit notre consommation de produits chimiques de 80%. Cette démarche nous a permis de mobiliser nos personnels sur un projet d’avenir mais aussi de repenser la place du patient, en termes de confort et de sécurité, dans un milieu de soins plus sain. Le groupe de travail DD de la clinique est le seul non obligatoire pour lequel nous refusons des candidats !
Quels sont vos plus gros échecs?
J’ai surtout des déceptions vis à vis de décisions administratives régionales ou nationales et des décisions arbitraires qui sont prises, parfois sans bien appréhender les répercussions pour les patients et les établissements. Notre clinique fait majoritairement de la dialyse et le débat sur l’EPO en début d’année nous a bien entendu mobilisés. C’est avec un certain soulagement que j’ai pris connaissance d’un des derniers rapports de l’IGAS qui déconseille l’intégration de l’EPO dans les tarifs et forfaits de dialyse dès 2011. Les décisions prises doivent s’appuyer sur des fondements scientifiques et doivent prendre en compte l’avis des médecins
Quelles réflexions vous inspirent l’actualité ?
Étant également adjoint au maire de Bayonne, je serai tenté de faire une réflexion politique. Ce n’est pas un scoop mais ce sont bien les hommes qui font la qualité de notre système de santé et il faut absolument que les dirigeants sortent du dogme et de l’idéologie. Étant assez proche du directeur de l’hôpital de notre ville, nous échangeons régulièrement sur différents sujets et je peux vous dire que je ne l’envie pas ! Sa tâche est très complexe et le mode de gouvernance très différent, beaucoup plus limité en termes de possibilités d’optimisation et cela du fait du statut mais surtout de la taille de l’établissement. Les deux fédérations doivent sortir du dogme afin de ne pas être en opposition systématique. Seuls le temps et le changement de génération permettront d’y parvenir !