Laurent WALLEZ, Directeur de la Clinique du Croisé Laroche à Marcq en Baroeul
Quelles sont vos plus belles expériences ?
J’exerce dans un groupe qui, lors de sa création en 2007, a vu la nécessité d’associer les compétences et les outils des différents établissements, tout en préservant un maillage territorial cohérent pour les différents types de population sur la métropole lilloise. Depuis 28 ans que j’exerce dans le secteur de la santé – dont 15 passés à la direction des ressources humaines – je n’ai jamais connu une année où il n’y ait eu un changement majeur ou un challenge à relever, et je pense que ce métier est devenu très technique et hyper spécialisé, avec un niveau d’exigences élevé de la part des tutelles. J’aime profondément ce métier qui nous oblige à avoir un regard social et transversal. À ce titre, la création d’un centre de formation CFA pour infirmières et aides-soignantes, née d’une idée que j’ai eue avec un ami responsable d’un centre de formation et que nous avons mis en place sur notre site il y a 3 ans, est une réussite et une grande satisfaction pour moi. Nous formons 15 infirmières/ et 40 aides-soignantes par an et nous sommes en capacité de proposer au sein même du groupe toutes les spécialités requises pour les stages. Nous pensons être en mesure de pouvoir augmenter très prochainement notre capacité de formation. Nous assurons 18 000 heures de formation pour les jeunes par an et nous espérons que ce personnel formé dans le privé lui restera durablement fidèle. Il faut bien faire preuve d’ingéniosité pour pallier à la fuite des compétences !
Quels sont vos plus gros échecs ?
Notre déception la plus récente a été un refus d’autorisation en cancérologie gynécologique – à quelques actes près – alors même que nous venions de recruter un jeune chirurgien spécialisé. Nous avons déposé un recours mais il est évident que le temps et l’énergie dépensés à se battre pour régler des problèmes administratifs ne vont pas au bénéfice des patients.
Quelles réflexions vous inspire l’actualité ?
Manque de visibilité en ce qui concerne nos tarifs, maîtrise des charges, législation toujours plus lourde, absorption des réformes, qualité de l’offre de soins, pénurie de certains personnels, dépassements d’honoraires, difficultés rencontrées par certains patients pour régler le reste à charge, etc… beaucoup de questions qui ne nous rendent pas la vie facile mais qui font partie de notre quotidien. Nous passons notre temps à essayer de trouver le bon équilibre et maîtriser les aspects sociaux. Cependant, personnellement, je vois l’avenir d’un œil positif, faisant partie d’un groupe où une forte synergie s’est assez rapidement mise en place et qui a su garder sa place sur son territoire de santé.